Les murs se fissurent, mais…

I" n’est pas question pour les communistes guadeloupéens de crier «cocorico», de se laisser aller à penser qu’ils ont gagné sur leur ligne politique, parce que le mot Autonomie, n’est plus un repoussoir, ne fait plus l’objet d’ostracisme. Parler de l’Autonomie n’est plus tabou, n’est plus subversif. On peut se dire autonomiste aujourd’hui, sans se voir accusé d’être séparatiste, anté-Christ. Les murs se fissurent certes, mais il faut rester mobilisé, tenir sa tran- chée, sans baisser la garde. Il ne faut surtout pas brader le fond pour la forme, sans s’enfermer pour autant dans ses certitudes et ses véri- tés. Il y a un fait tout de même incontestable, tant au niveau du per- sonnel politique que dans l’opinion guadeloupéenne, c’est une cer- taine prise de conscience que le modèle assimilationniste, ne répond plus aux besoins de la population, il a atteint ses limites et qu’il faut passer à autre chose. Sans crier «cocorico» comme nous l’avons dit, il faut tout de même reconnaitre aux communistes, leur mérite d’avoir gardé la flamme allumée, leur capacité à éclairer et à ouvrir les voies de l’avenir. La déclaration historique du Parti Communiste Guadeloupéen au lendemain de la consultation trahie de 2003, a nourri l’espérance de tous ceux qui croyaient en notre peuple. Les prises de position qui s’expriment aujourd’hui, de tous les milieux sociaux, de tous les secteurs d’activité laissent à penser que les Guadeloupéens sont plus réceptifs à l’idée de changer le cadre statutaire dans lequel la Guadeloupe se délite. Les contradictions du système de pwofitasyon éclatent au grand jour et appellent les victimes à sauter le mur de l’alié- nation et de la dépendance. Tout naturellement, le projet le plus élaboré, le mieux adapté dans le contexte actuel pour répondre aux aspirations d’exister au monde de notre peuple est incontestablement celui de l’Autonomie, porté depuis 1958 par les communistes guadeloupéens. Mais, la bataille n’est pas encore gagnée. La vigilance doit être à son maximum car, les faussaires embusqués dans tous les dispositifs du système en place, sont prêts à se porter en première ligne pour faire dérailler le train de la responsabilité. Les murs se fissurent, mais les vrais acteurs du changement doivent rester sur le pont pour faire face à toute éventualité et surtout pour tuer dans l’oeuf toute tentative de répéter le coup de 2003.