Rendez-vous avec Gerty, à Galbas !

Gerty Une femme, qui, malgré les entraves d’une société dominée par la gent masculine, a sus’imposer aux plans professionnel, politique et humain. Elle a su inculquer aux femmes guadeloupéennes le désir de lutter contre la misère, l’exploitation masculine et la «pwofitasyon» sous toutes ses formes.

Le samedi 22 et dimanche 23 juin à Galbas Sainte- Anne, se déroulera la 54 è me édition de la Fête de l’Etincelle. Cette fête qui s’est inscrite dans la vie du pays Guadeloupe est tou- jours un grand moment de rencon- tres populaires autour de thèmes évocateurs du vécu guadeloupéen, dans toutes ses dimensions et ses rapports avec le monde extérieur. C’est toujours une occasion d’échanges, de débats, de décou- vertes, autour d’un bon repas, dans une atmosphère conviviale et souvent entraînante, car la musique est toujours au rendez- vous, et nous aimons danser. Cette année, nous avons choisi comme thème central «Gerty Archimède, une femme guadelou- péenne, avocate des pauvres, fémi- niste et communiste dans le XXème siècle». C’est pour approfondir la réflexion autour de l’oeuvre de Gerty dans cette année 2019 qui lui a été dédiée par le Conseil régio- nal de la Guadeloupe. A Galbas donc, à l’Espace l’Etincelle, nous serons avec Gerty, pour mieux la faire connaî- tre sous toutes ses facettes, sur tout son parcours, mais surtout pour en tirer des enseignements utiles à notre pays aujourd’hui. Samedi 22, à 19h nous commence- rons par la projection du film-docu- mentaire de Mariette Monpierre, intitulé ; «Gerty Archimède, la can- didate du peuple». Nous verrons les témoignages de nombreuses per- sonnalités guadeloupéennes d’ho- rizons divers. Le dimanche 23, de 10h à 12h30, un collectif de personnalités ayant bien connu Gerty, ou étudié son parcours, va librement évoquer dif- férentes facettes du personnage. L’assistance aussi pourra intervenir. En somme, il s’agira de regards croi- sés, sur le parcours de vie d’une femme guadeloupéenne qui a mar- qué positivement son temps de multiples façons. Une femme au grand coeur, comme il en existe beaucoup chez nous. Mais une femme qui a très tôt choisi ce qu’elle voulait faire de sa vie. Une femme, qui, malgré les entraves d’une société dominée par la gent masculine, a sus’imposer aux plans professionnel, politique et humain. Elle a su inculquer aux femmes guadeloupéennes le désir de lut- ter contre la misère, l’exploitation masculine et la «pwofitasyon» sous toutes ses formes. C’est une mili- tante de la première heure qui a permis aux femmes coura- geuses de devenir des combat- tantes pour une vie meilleure. Elle nous laisse en héritage entre autres, le goût de la justice, de l’éga- lité en droit entre les hommes et les femmes, son fort caractère, sa pugnacité et sa ténacité dans toutes les épreuves qu’elle a traversées (violences et fraudes électorales honteuses, procédés d’intimidation des autorités de l’époque Sorin…). Elle nous laisse aussi son compor- tement de mère pour tous les enfants et jeunes en difficulté. Sans nul doute au cours des échanges on fera état des nom- breuses structures qu’elle a créées pour la protection de la jeunesse. Pour ma part, je retiendrai très for- tement son attachement et sa fidé- lité à l’idéal communiste, sa modé- ration, son respect de l’autre, qui lui ont permis d’éviter bien des frac- tures au sein de rassemblements destinés à faire avancer la lutte de décolonisation de la Guadeloupe. Je me dis qu’en ce moment, notre pays a besoin de beaucoup de «Gerty» pour arriver à se mettre d’accord sur un projet de vie, afin de sortir de l’impasse.