François Hollande : L’aveu colonialiste

L e socialiste François Hollande est le premier candidat à l'élection présidentielle française à ouvrir le bal des vautours qui vont fondre sur la Guadeloupe dans les jours et les mois qui viennent.

Mais, il a déjà donné le ton de ce que nous aurons à entendre.

Du haut de la tribune de son premier meeting de candidat sur le sol guade - loupéen, dans un style plus «gaullien» que feu le Général lui-même, il a lancé à la face de notre peuple avec une arrogance dif fi - cilement acceptable : Je suis ici en France !

Depuis en ef fet, cette apostrophe méprisante du Général de Gaulle sur la place de la Victoire à Pointe-à-Pitre en 1966, les hommes politiques français de passage en Guadeloupe se gar- daient bien d'afficher ouvertement ce comportement de dominants à dominés qui structure leur relation politique avec notre peuple et notre pays.

Pourquoi François Hollande qui, de l'aéroport Pôle Caraïbe à Basse-Terre en passant par Sonis n'a rien vu, entendu ou perçu qui lui donnait le sentiment d'être quelque part en France s'est senti obligé de commencer son discours par une telle affirmation ?

Il n'y a même pas à parier , qu'il ne serait jamais venu à son idée de se «fendre» d'une telle déclaration, ni en Corrèze, ni en Basse-Normandie, ni en Provence Côte d'Azur. Car, il sait naturellement que dans ces contrées, il est sur le territoire national français.

En réalité, cette intempestive déclara- tion signe un triple aveu : En utilisant la méthode Coué pour faire admettre pour vrai ce qui ne l'est pas, Hollande ne fait que confirmer que la Guadeloupe n'est pas la France.

En ne reconnaissant pas l'existence du peuple et de la nation guadeloupéenne, il se place dans la filiation de tous ces hiérarques socialistes qui ont plongé la France dans les guerres coloniales meurtrières au cours du 20esiècle.

Avec cette affirmation, il donne des gages à tous les assimilationnistes et autres activistes de «la Guadeloupe terre française». C'est une posture purementélectoraliste.

Même Nicolas Sarkozy, l'apôtre de la droite décomplexée, donc du capital - isme sauvage, tout en menaçant les patriotes guadeloupéens dans ses propos n'a pas été aussi catégorique sur sa position colonialiste, dans sa déclaration à Petit-Bourg : «La Guadeloupe ne sera jamais indépendante tant que je serai Président de la République». Une façon de reconnaître ses limites devant l'histoire.

Après François Mitterrand qui a rompu le programme commun de la gauche française en 1975 pour sortir entre autres la Guadeloupe du Chapitre 6 qui reconnaissait son droit à l'autodétermination ; Les manœuvres déloyales de Lionel Jospin à l'origine de ce fameux congrès des élus qui travesti l'exercice de notre droit à l'au- todétermination et cette scandaleuse déclaration de François Hollande, les Guadeloupéens doivent enfin comprendre ce que nous n'avons jamais cessé de leur dire : Nous ne devons pas déléguer aux autres nos responsabilités.

Nous sommes les seuls maîtres de notre destin de peuple.