1 er Séminaire des financeurs de l"économie solidaire et sociale (ESS)

La Région Guadeloupe a organisé, en partenariat avec les services de l"Etat (Dieccte, Deal), le Département, et, la Chambre régionale de l"Economie sociale et solidaire de Guadeloupe (CRESS) le mardi 18 juin 2019, le 1 er Séminaire de financeurs de l’économie solidaire et sociale à l’Espace régional à Raizet Abymes.

Le concept d"économie so- ciale et solidaire (ESS) désigne un ensemble d"entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les acti- vités sont fondés sur un principe de solidarité et d"utilité sociale. Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles encadrent strictement l"utilisation des béné- fices qu"elles réalisent : le profit indi- viduel est proscrit et les résultats sont réinvestis. Leurs ressources financières sont généralement en partie publiques. La Guadeloupe est un territoire où les valeurs d"entraide et de solida- rité persistent, comme le prouve le tissu dense d"associations, de struc- tures de soutien aux populations. Cependant, le contexte écono- mique actuel a accentué les difficul- tés de nombre de particuliers et d"entreprises. D"autres solutions sont à envisager pour permettre l"épanouissement personnel des individus, d"une économie durable. La Région Guadeloupe est convaincue que le développe- ment de l"économie sociale et solidaire sera bénéfique pour la population. La collectivité régionale en a donc fait l"une de ses priorités selon Mme Maguy Celigny, vice- présidente du Conseil régional. L’Economie sociale et solidaire (ESS) représente en Guadeloupe près de 1230 établissements et 12 125 salariés soit 10,8% de l’emploi guadeloupéen et 16,8% de l’emploi privé avec une masse salariale s’éle- vant à 308 millions d’euros. Face aux enjeux de ce secteur et aux défis du territoire, la Région Guadeloupe a affiché, à travers son Schéma régional de dévelop- pement économique d’internali- sation et d’Innovation (SRDEII), sa volonté de «faire de l’ESS un levier pour le développement éco- nomique du territoire». La Région Guadeloupe entend dès lors développer l’économie sociale et solidaire en apportant un soutien marqué à ses acteurs. Ce séminaire s’est fixé comme objectif de rencontrer les acteurs bancaires, les fondations, sociétés de crowfunding (financement participatif) et établissement de financement public qui jouent un rôle prépondérant dans le finance- ment du développement écono- mique de notre territoire. L"objectif est de clarifier la définition de l"ESS et tenter de construire avec les par- tenaires bancaires et financiers des solutions de financement ou de garanties qui répondent aux attentes très fortes et demandes récurrentes des structures de l’ESS. Ce séminaire s’inscrit de ce fait, selon la Région Guadeloupe dans la continuité d’une démarche de co- construction mise en oeuvre avec l es partenaires institutionnels que sont l’Etat, le Département et les Communautés d’agglomération, e n prévision de la conférence régionale de l’ESS qui aura lieu au mois de septembre 2019. Cette Conférence aura pour but de partager une vision commune d e l’ESS en Guadeloupe et de jeter les bases des actions qui seront mises en oeuvre. L’ESS inscrite dans une perspective solidaire et durable, se veut une alternative au modèle économique actuel. Elle repose sur l’innovation, la nécessité de penser le développe- ment économique et social à l’échelle d’un territoire et au travers de la coopération entre tous les acteurs de ce territoire. Cependant, compte tenu de la place très spécifique de ses activi- tés, il ne faut pas rêver et penser que l’ESS serait une alternative au système capitaliste. Il y a de la place pour une économie plurielle. Contentons-nous, tout en sou- haitant son développement, de lui demander de montrer qu’il est possible de marier efficacité entrepreneuriale et fidélité à un objet social et solidaire. L’économie sociale et solidaire ne saurait en aucun cas constituer une «économie-balai» qui ramasserait les laissés-pour-compte de la com- pétitivité. Elle doit manifester au contraire, la volonté de réconcilier initiative etsolidarité, alors que ces deux valeurs ont été trop souvent séparées : à l’écono- mique, l’entreprise et au social. L’économie solidaire ne saurait non plus se confondre avec d’autres formes d’économie dans une espèce de secteur fourre-tout qui légitimerait l’éclatement de la condition salariale : que ce soit avec l’économie caritative qui présente le risque de substituer la sollicitude et la bienveillance au droit, nous rame- nant plus d’un siècle en arrière quand la philanthropie voulait sou- lager la misère en moralisant les pauvres ; ou encore avec l’économie informelle qui ne permet guère que la survie des plus défavorisés sans leur permettre de reprendre pied dans la vie de la cité. Il faut avant tout, définir à quel besoin on cherche à répondre et construire la réponse la plus adap- tée. Cette réponse peut être dura- ble que si elle s’appuie sur un modèle économique bien pensé. Les expériences ne peuvent se développer que si le cadre institu- tionnel est favorable.