Pologne, Non aux re´pressions pour activite´communiste !

Le 12 juin à Varsovie, un piquet de grève a été organisé devant le Parlement pour pro- tester contre le changement du code pénal qui criminalise les activités communistes. L"action a été organisée par le Parti communiste de Pologne et la campagne Histoire rouge (visant à préserver la mémoire du mouvement ouvrier).

D ans son discours initial, le représentant de l"Histoire rouge a fait part des menaces que représente l"article 256 du Code pénal, qui sera utilisé pour criminaliser les mouvements sociaux et de protestation, pour intimider les personnes ayant des procès criminels pour des opinions politiques, pour porter des vête- ments à symboles communistes ou pour organiser des conférences scientifiques. Pour les autorités, la lutte contre le fascisme n"est qu"un prétexte pour durcir les sanctions contre les opposants politiques. Il existe déjà suffisamment de mesures juridiques pour démante- ler les groupes fascistes. L"orateur postule - "les dirigeants, si vous vou- lez lutter contre le fascisme, le racisme et la haine, cessez de le soutenir, cessez de parrainer des manifestations et des réunions glo- rifiant les auteurs de crimes de guerre, le nettoyage ethnique, ces- sez de financer des organisations théoriquement patriotiques, qui sont en fait néo-fascistes". La représentante du Parti com- muniste de Pologne a déclaré que l"art. 256 est un outil de lutte politique. Elle a rappelé que cet article a été modifié il y a 10 ans lorsque les autorités ont tenté d"imposer l"interdic- tion des symboles commu- nistes, mais cette interdiction a été bloquée par la Cour consti- tutionnelle. L"oratrice a noté que les changements actuels signifient un nouvel affinement de la loi à plusieurs niveaux en mentionnant le communisme parmi les "systèmes totali- taires", en interdisant la promo- tion de l"idéologie communiste, la possession de symboles ou d"imprimés ou tout autre sujet au contenu mentionné et en augmentant la peine d"empri- sonnement à 3 ans. Elle a égale- ment souligné que, ces der- nières années, cet article a été surinterprété et utilisé pour lut- ter contre le PCP. Le procès des membres du comité de rédac- tion de "Brzask", d"une durée de 3,5 ans, en est un exemple.

La représentante du PCP a informé des protestations inter- nationales devant les ambassades polonaises et des déclarations qui y ont été envoyées. Des résumés des lettres de protestation des partis étrangers et des organisa- tions de jeunesse ont été lus pen- dant le piquet de grève. Le journaliste qui s"est exprimé en dernier, a remercié les parti- cipants pour leur courage et leur intransigeance dans la défense de la liberté d"expression et de l"activité politique. Il a égale- ment appelé l"attention sur le fait que la résistance sociale à la décommunisation des noms de rues, qui a conduit à la restaura- tion des toponymes précédents, n"aurait pas été possible si l"arti- cle 256 du Code pénal était alors en vigueur. Il a noté que la disposition sur l"«interdiction de l"idéologie communiste» est introduite dans un seul but : empêcher de promouvoir une vision différente de l"histoire polonaise, une autre vision d"une société, un autre système de valeurs que celui qu"utilise le pouvoir actuel. Les participants à la manifesta- tion ont annoncé de nouvelles protestations contre la nouvelle loi anticommuniste.