CHU : La Guadeloupe menacée d’une crise sanitaire

La situation du Centre hospita- lier universitaire (CHU), se dégrade de jour en jour, ainsi que la confiance. Le mardi 16 juillet, s’est tenue au hall du CHU, une assemblée générale qui réunissait le personnel, à l’initiative de deux syndicats l’UTS-UGTG (Union des travail- leurs de la santé) et la CGTG (Confédération générale des tra- vailleurs guadeloupéens).

En préliminaire, les agents en grève ont chanté avec dérision sur un air de Mireille Mathieu, «Non, non de rien, non nou pani ayen, pani doktè, ni asansè…», en réponses appor- tées par la direction à leurs diffé- rentes revendications. Durant cette assemblée géné- rale, le personnel des Urgences et du pôle parent/enfant, ont présenté toutes les difficultés qu’ils rencontrent. Suite à l’incendie du 27 novem- bre 2017, le personnel de la maternité a été placé à la poly- clinique. De cette cohabitation exigüe, se créée des tensions directes avec le personnel de la Polyclinique. C’est un établisse- ment vétuste qui avait ses pro- pres problèmes et que l’arrivée de ces nouveaux locataires n’ar- rangeait en rien à leur situation déjà moribonde. Les agents du CHU se plaignent de leurs conditions de travail, d’un manque crucial de matériel, d’un manque d’espace, d’un manque de lits, d’un manque d’intimité pour les patients. D’après le témoignage d’un des agents, les salles qui ont été mises à la disposition du CHU, présentent des dangers pour le per- sonnel et les patients en perma- nence

. Il y a des infiltrations d’eau dans les salles et des plaques se détachent du plafond. Tour à tour, les représentants du
personnel affiliés aux deux syn- d icats, ont égrené les difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien. Une fois n’est pas coutume, c ette mobilisation a recueilli l’adhésion de plusieurs méde- cins courageux dont le Docteur N anso Alice qui a porté un témoignage. Face aux difficultés grandissantes du CHU, certains médecins soucieux de leur ave- nir sont en train de quitter le «navire». Comme le plaisent à répéter les agents grévistes, sans médecin on ne peut pas soigner les malades mais sans les aides-soignants les médecins ne sauraient travailler. Ce fonctionnement de l’hôpital ren- force le sentiment de méfiance de la population qui va se faire soigner en France ou ailleurs. Après les interventions des pro- fessionnels de santé, la parole a été donnée aux représentants de parti ou mouvement poli- tique. Le premier à intervenir fut le Secrétaire général du Parti Communiste Guadelou- péen Félix Flémin qui a lancé un pavé dans la mare par ces mots :«En réalité, nous sommes dans un conflit politique au sens pro- pre du terme parce que ce qui se fait dans notre pays, ce que subit le peuple guadeloupéen de la part de l’Etat français, ne se fait pas en France. Cela rentre dans un plan global, général de géno- cide du peuple guadeloupéen… parce que l’Etat nous méprise, il ne nous prend pour personne et c’est ça la question». Considérant que le peuple et la nation guadeloupéenne sont en danger, le Secrétaire général du PCG fait une proposition comme moyen d’action immédiat. Il invite donc, l’ensemble des 32 maires de Guadeloupe ainsi que l’en- semble des conseillers généraux et régionaux d’arrêter le fonc- tionnement des institutions pour mettre l’Etat français devant ses responsabilités. Une proposition accueillie par une salve d’applaudissement. Après ce fut le tour de Mme Lita Dahomay pour combat ouvrier. Enfin, l’assemblée générale a voté à la grande majorité pour la grève générale dans tous les services du CHU, pour le mardi 23 juillet 2019. Ils ont aussi à maintes reprises, appelé à la solidarité guadeloupéenne.