Tan a jé fini !

S’ ils avaient encore un doute sur la détermination du personnel du CHU, des autres établissements de santé et des Guadeloupéens d’en finir avec les jé bésé, les maskoet autres balivernes de l’Etat et de ses fonctionnaires en charge de la santé en Guadeloupe, alors jeudi, ils ont compris que tan a jé fini. Plusieurs milliers de Guadeloupéens de toutes origines, de toutes professions, de tout âge ont déployé une mobilisation d’une puissance qui a dû ébranlé l’assurance de tous ceux qui pensent dans les cercles des pouvoirs, que les Guadeloupéens ne peuvent plus exercer que le ministère de la parole. Eh bien non ! Plus de 6 000 Guadeloupéens, debout dans les rues ont crié leur ras-le-bol, leur indignation, leur refus d’accepter l’inaccepta- ble. Le temps du mépris, de l’intimidation est terminé. La France qui se vante d’être la deuxième puissance maritime au monde, de posséder la plus grande réserve de biodiversité grâce aux territoires qu’elle maintient sous sa domination, dans la mer des Caraïbes, dans l’océan Indien, l’Atlantique et le Pacifique se doit d’assurer la sécurité sanitaire, le développe- ment, la qualité de vie, l’éducation des peuples qui vivent sur ces territoires, sans tenir des comptes de boutiquier. La posture des représentants de l’Etat français en Guadeloupe, qui visent à accréditer l’idée que le respect des obligations régaliennes de l’Etat coûte trop cher, notamment dans le domaine de la santé publique, avec au coeur, le retour aux équilibres du CHU, est un men- songe et une insolence. Les investissements que l’Etat à l’obligation d’opérer en Guadeloupe sont loin, très loin de rembourser les pillages des richesses matérielles et humaines organisés depuis la colonisa- tion et l’esclavage. Les discussions que veut imposer la directrice de l’ARS sur un plan purement comptable adossé à un calendrier à rallonge, vingt mois après l’incendie du CHU n’est que tactique pour attendre le nouveau CHU, sans remettre à niveau celui où les Guadeloupéens ont le droit aujourd’hui, de trouver les soins de qualités. Cette position est inqualifiable. Les Guadeloupéens n’ont pas à faire les frais des faillites de l’Etat dans les choix d’ingénieries, de maintenance, de gestion, de management du personnel, bref, dans la conduite de cet outil de santé publique de référence que devait être le CHU. L’Etat doit sans «biguidi»assumer ses responsabilités en mettant en place les moyens financiers, techniques et humains pour régler défini- tivement la désorganisation structurelle du CHU. Il faut maintenir la pression. L’Etat ne nous laisse pas d’autre choix que de lutter. Alors levons la garde pour sauver l’hôpital et aussi le pays.