Et si les élus se mettaient en grève !

Ce n’est pas une idée farfelue, encore moins une provo- cation. D’ailleurs, dans un passé récent, quelques maires de Guadeloupe ont tenté de fermer les mairies en guise de grève en réponse à la grève des agents des collectivités locales. Ce n’était vraiment pas une bonne idée et cela a fait long feu. Une grève s’installe quand des revendications sont posées et quelles ne sont ni entendues, ni satisfaites. C’est la situation qui exis-te aujourd’hui en Gua-deloupe dans le monde du travail et qui nourrit la mobilisation des salariés du privé et du public. Si on entend les élus des collectivités locales, les parlemen- taires, ils sont confrontés à des problèmes pour assurer le man- dat que la population leur a confié parce que les autorités de tu-telle, disons «leurs patrons», refusent d’entendre leurs revendications. Sur toutes les questions qui impactent la vie des Guadeloupéens : Sargasse, chlordecone, hôpital, chômage, violence, financements publics, etc., ils reçoivent une fin de non-recevoir. Le pire, ils sont traités à la limite du mépris par des fonctionnaires missionnés ici pour leur tracer la route à sui- vre. En réponse que font-ils ? Ils courent les cabinets ministériels à Paris, prennent la route de Bruxelles, déposent amendements et questions écrites au Parle-ment où ils ne reçoivent que paroles lénifiantes. En dehors des cacahuètes, ils n’obtiennent rien sur le fond, capable de renverser la situation qui les étrangle. Ne comprennent-ils pas qu’il y a une autre voie pour se faire entendre et respecter ? N’ont-ils pas appris que toutes les avancées obtenues en Guadeloupe sur le plan social culturel et politique, sont le résultat de luttes menées par les travailleurs et les éléments les plus conscients du peuple guadeloupéen ? Ne voient-ils pas l’ampleur du mouvement social qui se déploie en Guadeloupe ? Alors, vous, élus de Gua-deloupe arrêté d’aller quémander, pleurnicher en France et à Bruxelles, Dans un sursaut de dignité, levez-vous et regagner la lutte générale menée par les travailleurs et le peuple guadeloupéen pour le respect de nos droits. Entrez en grève contre les institutions qui vous briment et vous oppriment ! (Publié dans le n°774 du 10 mai 2018)