Quel but poursuit l’historien René Bélénus ?

Face à une charge aussi violente que celle qui vient d’être lancée par monsieur René Bélénus contre le PCG (Parti Communiste Guadeloupéen) et ses dirigeants morts et vivants, il nous est impossible de rester sans réagir.

Ce monsieur, vient en effet, de rédiger un long texte publié sur les réseaux sociaux sous le titre «De rodomontades en palinodies de nos communistes locaux», dans lequel il déploie une attaque en règle contre ces derniers au prétexte fallacieux qu’ils ne cessent d’adopter une pos- ture victimaire. Nous avons vainement cherché quelles étaient les motivations qui pouvaient conduire à une telle vomissure, quel but poursuivait notre éminent historien… Un motif idéologique ou le simple désir d’exhiber «ses talents de chercheur» ? Déjà, n’importe quel lecteur de ce texte se rendra compte que jamais une seule fois, le corpus de celui-ci n’avait quelque chose à voir avec le titre ronflant qui l’annonce… Manifestement, notre docteur en histoire a tout faux, dans le fond comme dans la forme. Il ne connaît pas le dossier. Il se précipite et s’em- mêle les pinceaux au point de ne pouvoir observer aucune rigueur scientifique et de sombrer dans des contre-vérités ou dans l’à peu près. La création d’un «Comité Euvre- mont Gène pour la vérité sur la catastrophe aérienne de Caracas du 03 décembre 1969» n’est pas du tout de l’initiative du PCG. Celle-ci vient des enfants de celui-ci, qui de notre point de vue, ont toute légiti- mité et le devoir même de recher- cher la vérité sur les conditions du décès de leur père. Ayant pu obtenir un certain nom- bre d’informations, y compris par un rapport publié sur le Net faisant état de traces de produits partici- pant à la fabrication de bombes, ils nous sollicitèrent alors pour accep- ter la présidence du comité. C’est donc en tant que président, qu’in- terviewé par Guadeloupe 1 ère , que nous avons eu à répondre à un cer- tain nombre de questions parmi les- quelles : «Pourquoi maintenant, cin- quante ans après ?». Et précisément, nous répondions de cette façon :«D’abord sur le coup, nous avons été profondément choqués et puis nous ne disposions d’aucun élément vala- ble pour réagir comme nous pouvons le faire aujourd’hui. Enfin, nous ne voulions surtout pas prendre une pos- ture victimaire».

A une autre question concernant la «popularité» d’Euvremont Gène, nous répondions que «dans l’accep- tation générale du terme, ce sont les élus de premier plan qui sont considé- rés comme populaires en politique, il ne l’était pas, mais qu’au sein de son Parti et au-delà, il bénéficiait d’une grande sympathie». Et quand on nous demanda notre propre sentiment sur cette ques- tion, nous déclarions alors que«désormais en l’état des informa- tions dont nous disposons et de la persistance de maintenir le secret défense, nous avons l’intime conviction que c’est la thèse de l’at- tentat qui prévaut». D’autre part, il est établi aujourd’hui que d’autres enfants et parents de victimes tels Sylvie Yrissou, fille du mécanicien de bord, Thierry Baux, neveu du chef de cabine, Eugène Baux, les enfants Banidol sont dans la même démarche. Les personnels aériens à travers leurs syndicats signataires (ALTER, SNGAF, SNOMAC, SNPL Air- France, ALPA, SPAF, UNAC, UNSA PNC) ont demandé «la déclassifica- tion du dossier d’enquête et un accès sans réserve à l’ensemble des pièces du dossier sur le fondement du droit à la vérité, afin que soient enfin connues les causes réelles de cette tragédie». Ils estiment que «presque 50 ans, après les faits, il est temps que la vérité soit dite». Certains documents émanant du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) concluent à une «forte probabilité pour que la destruc- tion en vol de l’appareil soit impu- table à l’explosion d’une bombe placée dans le puits de train gauche de l’avion». D’ailleurs une pétition «la vérité sur le crash du vol AF 212» sur- venu le 03/12/69 a été mise en ligne, et a recueilli 1180 signa- tures dont de nombreuses éma- nent de Guadeloupéens au cou- rant de la catastrophe. Ainsi naturellement tombent les arguments de monsieur René Bélénus, selon lesquels les com- munistes guadeloupéens se com- plaisent à jouer les victimes, ou encore à vouloir faire un héros d’un inconnu du grand public. De toute façon, la gageure pour le COMEG est de faire lever au plus tôt le secret défense. 2029 étaient une perspective trop lointaine. Apparemment, notre docteur en histoire ne serait pas favorable… Mais si le secret défense était levé… Et si le rapport d’enquête confirmait effectivement que le crash du 6 décembre 1969 était un attentat, notre docteur en his- toire accepterait-il de faire amende honorable ? C’est ce qui risque de lui tomber dessus…