Comparaison n’est pas raison ! Mais quand le passé rejoint le présent

Suite à l’article sur la loi anti fessée présenté dans notre dernière édition du 25 juillet, nous donnons la parole à Jacqueline Jacquerai

Le 2 juillet 2019, les séna- teurs français ont adopté la loi interdisant toutes les «violences éducatives ordi- naires». Mars 1685 Louis XIV à tra- vers un Edit royal, entérinait le Code noir et si-gnait : Car tel est notre bon plaisir ! Ces deux textes méritent d’être interrogés, l’un organisant la plus grande violence faite à l’Humanité et singulièrement à l’homme afri- cain. L’autre, venant signifier aux familles françaises qu’aucune vio- lence ne sera tolérée de leur part sur leurs enfants. Les législateurs votent des lois en fonction de l’évolution de leur société. La Loi anti-fessée votée par les sénateurs français rentre dans la droite ligne des lois relatives à l’au- torité parentale dans leur pays. Si en tant que Descendante d’Ancêtres Africains Réduits en Esclavage «AFRÈS», en tant qu’ancienne médiatrice familiale et éducatrice, je salue toute loi qui va dans le sens de l’apaisement dans les relations intrafamiliales et au sein des sociétés, je ne peux ne pas m’interroger et ne pas faire la relation entre cette loi anti-fessée votée dans la salle où trône la statue de Colbert, initia- teur du Code noir et lanon abroga- tion à ce jour de cette loi infâme et indigne (voir les art 42 et 44) par un pays se proclamant pays des Droits de l’Homme. Comment des sénateurs peu- vent se positionner contre la violence faite aux petits français ou autres étrangers sur leur sol et accepter de : - passer tous les jours devant la statue de Colbert.

- ne pas faire suite aux demandes d’abrogation du Code noir qui a entériné l’une des plus grandes vio- lences faite à l’Humanité en néanti- sant l’une de ses composantes. Si les sénateurs d’aujourd’hui ne sont en rien responsables de cette abomination, il est de leur responsa- bilité de rectifier l’Histoire en réha- bilitant la mémoire de nos ancê- tres et d’ôter cette épée de Damoclès sur la tête demillions d’Afro-Descendants. Sinon nous sommes fondés à nous demander s’il existe pour les parle- mentaires français des violences plus violentes que d’autres au point d’envisager de sanctionner des parents dans leur démarche éduca- tive, alors qu’aucun d’eux, notam- ment les Afro-Descendants, n’ont encore jugé bon de mettre à l’ordre du jour l’abrogation du Code noir ? Ce constat nous conduit à nous interroger, à interroger ces par- lementaires : - Quand oserez-vous être à la hau- teur de l’image de pays des Droits de l’Homme que vous vous gaussez de renvoyer au monde ? - Quand oserez-vous mettre en adéquation vos paroles et vos actes. Et à vous les parlementaires Afro-Descendants : - Quand oserez-vous agir pour vous faire respecter et respecter la mémoire de vos ancêtres ? Car, comme disait Fanon :«Chaque génération dans une