Focus sur Cuba

De passage à Cuba, Nouvelles- Etincelles a rencontré Julia Cabrera, parlementaire et fonc- tionnaire de l’Institut cubain d’amitié avec les peuples de la Caraïbe (ICAP). Elle est respon- sable de la Caraïbe francophone et hollandaise. Nous lui avons posé quelques questions.

Depuis l’accession au pouvoir du nouveau Président Miguel Diaz Canel, qu’est-ce qui a changé dans le quotidien des Cubains ?Julia Cabrera :Tout d’abord, je vou- drais dire, qu’en avril 2018, nous avons organisé des élections géné- rales à Cuba et nous avons élu un nouveau Président. Il s’appelle Miguel Diaz Canel. Il est âgé de 59 ans. C’est un jeune Président, qui a été formé par la génération histo- rique de notre pays. Son élection concourt à la volonté de notre ex- Président Raoul Castro qui a pris la décision de ne pas se représenter aux élections, sachant que la relève était assurée. Il avait déclaré que c’était l’heure, que les jeunes Cubains continue- ront le travail commencé par la génération historique. Il s’agit, bien sûr, d’une évolution qui est la continuité de la révolution socia- liste à Cuba. Nous parlons d’une génération qui reconnaît le socialisme comme sys- tème social et qui avance, avec à sa tête le Parti Communiste Cubain. Depuis l’arrivée au pouvoir du camarade Miguel Diaz Canel, il y a beaucoup de mesures d’ordre éco- nomique et social qui commencent à se développer dans notre pays, dans le cadre du socialisme, comme le reconnait notre Constitution

. Par exemple, on reconnait mainte- nant 6 formes de propriétés. Il y a la propriété personnelle, individuelle, mais ce qui est le plus important, c’est noté numéro 1, c’est la pro- priété socialiste. C’est-à-dire, que l’Etat garantit les moyens de travail au peuple et c’est soutenu par toute notre population.

Il y a de nouvelles formes de pro- priété. Par exemple, on parle main- tenant de travailleurs à leur propre compte. Ce sont des travailleurs ou des gens qui peuvent avoir leur pro- pre petit commerce dans le secteur des services (ouverture de salons de coiffure, location de chambres, location de véhicules etc.). En revanche, les secteurs les plus importants tels le tourisme, le sec- teur sucrier, le transport, la construction… et d’autres, sont dans les mains de l’Etat.Les petits investisseurs cubains paient-il l’impôt ?Ah oui ! Ce qui est intéressant, c’est qu’avant cette réforme, on n’avait pas l’habitude de vraiment payer des impôts. Le système socialiste avait des rapports avec l’Union Soviétique et les autres pays socia- listes. Donc tout était donné gratui- tement au peuple. Il ne payait prati- quement rien, même pour se ren- dre au cinéma, à un match de base- ball… Alors, nous avons décidé de réorganiser l’économie, parce que Cuba est dans l’hémisphère occi- dental et se retrouve seul. Il faut que Cuba ramasse quand même toutes ces devises pour participer au com- merce international, en achetant les produits dont il a besoin. Alors, tout le monde est conscient que, depuis quelques années, ce n’était pas facile. On a dû faire un travail petit à petit afin que les gens prennent conscience et acceptent de payer un impôt, comme cela existe dans tous les pays du monde, et c’est normal. On gagne du terrain progressive- ment. Les gens se sont déjà édu- qués dans ce sens. Bien sûr, pour le paiement de l’impôt, notre gouver- nement donne des facilités.