Un rapport pointe «la dégradation généralisée» de l"eau en Guadeloupe
La Guadeloupe subit «une dégradation généralisée des masses d"eau», selon Hugues Delannay, directeur adjoint de l"Office de l"eau de Guadeloupe, commentant un rapport sur l"état des nappes souterraines, des rivières et de la mer selon l"AFP.
Le constat le plus «alar- mant» du rapport, selon M. Delannay, est l"aug- mentation de la salinité de la nappe d"eau douce souterraine située sous la Grande-Terre. En cause, «l"intensité de l"utilisa- tion de la nappe notamment par des forages d"alimentation en eau potable», mais aussi les pol- lutions d"origine agricole, pesti- cides et composés azotés. Côté mer, les algues qui se nourris- sent de nutriments favorisent l"eu- trophisation (déséquilibre physico- chimique provoquant une trop forte croissance des plantes) des milieux. «La responsabilité en incombe principalement au réseau d"assainissement et aux stations d"épurations qui ne sont pas mises en conformité, et tout finit dans la mer», souligne M. Delannay. Les barrières de corail sont égale- ment en danger. Seule la masse d"eau des Saintes est classée comme étant en bon état biolo- gique. Toutes les autres sont en état moyen, voire médiocre. L"état des rivières s"est altéré égale- ment : lors d"une étude semblable réalisée de 2011 à 2013, l"état phy- sico-chimique des cours d"eau était classé de bon à très bon, plus rare- ment médiocre ou moyen. Aujourd"hui, en 2019, tout s"est dégradé et plus aucune rivière parmi celles qui sont surveillées (notamment celles du croissant bananier au sud de Basse-Terre) n"est «en très bon état». En cause, la présence de chlordé- cone, un pesticide utilisé dans le années 1990. En conclusion, pour l"Office de l"Eau, «c"est l"activité anthro- pique (humaine, ndlr) qui est responsable de cette dégrada- tion, l"agriculture et l"assainisse- ment en pointe et dans une moindre mesure, l"industrie».