Premier bilan de la rentrée scolaire 2019-2020 Le SPEG se prononce

Un mois après la rentrée scolaire 2019-2020, la rédaction de Nouvelles-Etincelles a rencontré Marie-Emile Mirval, Secrétaire général du Syndicat des personnels de l’éducation en Guadeloupe (SPEG) qui délivre ses impressions sur cette rentrée scolaire.

Quels enseignements tirez-vous,un mois après la rentrée scolaire ?

Marie-Emile Mirval :Un mois après la rentrée, les difficultés persistent un peu partout dans les écoles. On peut relever : - La problématique de Marie-Ga- lante, où les collègues enseignants ont dû se mobiliser, faute de prépa- ration de la rentrée, absence d’anti- cipation de l’administration, des emplois du temps non disponibles. - Les problématiques dans les écoles qui ont dû fermer à plu- sieurs reprises, suite aux difficul- tés d’approvisionnement en eau et de prolifération de rats. - Des dysfonctionnements dont l’administration avait été avertie et, notamment, sur la situation de l’éducation en Guadeloupe, laquelle devient de plus en plus difficile. - Un manque chronique d’ensei- gnants - Un manque de personnel enca- drant, ajouter à cela un problème structurel dont les responsables des collectivités gagneraient à se préoccuper. C’est l’état du bâti et l’environnement des établisse- ments scolaires. - Pas d’anticipation, malgré les mises en gardes du SPEG tant au niveau académique que des auto- rités territoriales. Le SPEG demande simplement que chacun prenne ses responsabilités en la matière et comprenne que l’école est une priorité. Les élèves ne doivent pas subir les conséquences des tours d’eau, ni de la qualité de l’eau qui est distribuée, encore moins de la prolifération des bes- tioles dangereuses pour leur inté- grité, ni des fermetures intempes- tives des établissements, privant ainsi les élèves des heures de cours.

Qui sont vos interlocuteurs face àces problématiques ?Les interlocuteurs sont connus, la population connait très bien qui s’occupe des problématiques de l’école. S’agissant des écoles mater- nelles et élémentaires, les maires sont compétents, garants de la sécurité, de la santé des élèves et du personnel encadrant. Il en est de même pour le Département en ce qui concerne les collèges, et la Région concernant les lycées. Cependant, ces différents interlo- cuteurs ne veulent pas anticiper, car visiblement l’école en Guadeloupe n’est pas une priorité. C’est le sens de nos interpellations incessantes pour faire admettre que l’école qui forme les citoyens de ce pays mérite un traitement autre. C’est le sens de notre mobilisa- tion aux côtés d’autres secteurs en difficultés dont la santé, le centre hospitalier universitaire, l’eau, entre autres.Pensez-vous que cette annéesera plus difficile que les autres années et que les élèves seront plus impactés ?Cette année scolaire est capitale. La réforme des lycées reste énigma- tique, tant pour les élèves que pour les professeurs. Les programmes ont été reformés, sans que la forma- tion nécessaire en qualité et en quantité soit mise en place avant la prise en charge des élèves par le corps enseignant. La réforme des collèges avait déjà connu ce même scénario, les quatre programmes ayant été réformés dans la même année. Dès lors, se pose la problématique des spécialités dans les lycées, ce qui génère des disparités voire une injustice flagrante dans certains lycées. La mobilisation du début de l’année dénonçait en effet ces dis- parités. Certaines zones en Gua- deloupe, (Nord Basse-Terre, Marie- Galante) n’ont pas suffisamment de spécialités et n’offrent pas assez de choix aux élèves. Il y a eu des avancées qui restent encore trop insuffisantes. Autre sujet de préoccupation qui concerne l’enseignement du Créole car, la réforme n’avait pas pris en compte la demande des élèves du Créole dans l’enseignement des spécialités. Et comme par hasard, le ministère a permis l’existence de toutes les langues régionales en BTS, en omettant le Créole. Le SPEG a dénoncé avec force, cette injustice et a sollicité l’ensem- ble des élus et des parlementaires de la Guadeloupe sur la question. Seul, un parlementaire a répondu à notre requête pour l’instant.

Quelles sont les prochainesactivités du syndicat ?Nous poursuivons le combat pour faire avancer nos revendications. Poursuite du combat : - pour défendre le Créole. - Pour améliorer les conditions de travail des AESH (accompagnant aux enfants en situation d’handi- cap). Le ministère de tutelle avait annoncé l’école inclusive comme une priorité, en faisant abstraction du fait qu’on ne peut pas faire de l’inclusion sans un personnel chargé d’encadrer les élèves. Seulement, il n’y a pas de traitement de ce per- sonnel, comme il le faut. Beaucoup d’entre eux se retrouvent sans affectation, sans contrat de travail et en grande précarité. Le SPEG se refuse de tolérer de telles pratiques. La situation de han- dicap doit être une priorité dans l’académie, et les agents qui accom- pagnent les élèves exercent un vrai métier dans l’Education qui doit être reconnu dans toute sa dimen- sion et le respect de tous. Ce sont tous ces combats que le SPEG continue de mener avec toutes les revendications en cours : les suppressions de postes dans l’Education, l’expatriation forcée de nos jeunes diplômés etc.…