FAISONS LES MENTIR !

“dans les temps de tromperie universelle,dire la vérité devient un acte révolutionnaire”. Georges Orwell

L es esclavagistes par l'usage de la violence sous toutes ses formes : physiques, menta- les, privation de nourriture et de soins, division ethnique, ont pu pendant des siècles perpétrer leur crime contre l'homme noir, contrel'humanité.

Malgré tous les moyens démen- tiels mis en œuvre pour les déshumaniser, des esclaves sont arrivés à s'échapper, à s'organiser en marronnage, à inventer des formes de communication et ont attaqué constamment les maîtres des plantations pour gagner leur liberté. Dans ce processus de construction confrontation, il y a eu des déser - teurs, des traîtres, «des vendus» qui ont dévoyé, affaibli le mouvement de résistance et participé des fois à sa liquidation.

Ces tares, contrairement à l'idée distillée pernicieusement par les maîtres de plantation et leurs descendants qui ont pris le relai de la colonisation, ne sont pas constitu- tives de la personnalité de l'homme guadeloupéen, ne sont pas inscrites dans sa carte génétique.

D'autres races, d'autres peuples dans des conditions historiques déterminées ont connu ces avatars.

Alors «konplo a nèg sé konplo a chien» est un de ces concepts, inventés par les colonialistes pour maintenir l'aliénation, cultiver la division de notre peuple en instrumentalisant l'idée que ses membres ne peuvent rien construire ensemble.

Les échecs répétés des tentatives de faire cause commune dans les domaines politiques, économiques, culturels depuis des lust - res ont manifestement apporté de l'eau à leur moulin et donné un semblant de crédibilité à cette idée que nous sommes incapables de réussir ensemble. Il faut ici et maintenant balayer, éradiquer ce «marqueur» par lequel les ennemis de notre peuple entendent nous identifier. Les forces patriotiques, anticolonialis- tes et anticapitalistes guadeloupéennes ont la responsabilité aujourd'hui de faire mentir tous les détracteurs de notre communauté.

Engagées depuis maintenant plus d'un an dans des discussions internes pour chercher une alternative commune à la faillite du système politique et économique qui sévit en Guadeloupe, elles ont déjà déjoué bien de pronostics sur leur capacité à avancer dans la même direction. Disposant aujourd'hui d'un diagnostic partagé de la situa - tion du pays, de propositions et d'une stratégie bien affinée, elles sont prêtes àouvrir le débat public avec tous les Guadeloupéens organisés ou non organisés pour construire démocratiquement un projet d'éman - cipation pour le pays.

Les forces de la domination ne veulent pas voir ouvrir ce chantier. On les comprend parce que les Assises des forces patriotiques, anticolonialistes et anticapitalistes annoncent clairement que leur objectif, c'est d'en finir avec ce système de pwofitasyon.

On comprendrait mal par contre, que les forces politiques et sociales qui disent se positionner dans le camp de la libération et de l'émancipation sociale et encore moins, que celles qui participent à ce grand dessein depuis une année prennent une quelconque initiative pour donner raison aux adversaires de notre peuple.

Notre honneur à tous est de faire men - tir aujourd'hui, tous ceux qui partici- pent à ce travail scélérat d'aliénation de notre peuple sous couvert de cet abominable concept «konplo a Nèg sé konplo a chien» !