La pauvreté n’est pas une fatalité

La pauvreté n’est pas une fatalité, c’est la conséquence du colo- nialisme, du néo colo- nialisme, du pillage des ressources de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique latine et de la Caraïbe par les puissances impé- rialistes occidentales.

P rès de la moitié de la population mondiale, sur- vit avec moins, de 1,50€ par jour. En France, plus de 9 mil- lions de personnes, soit 15% de la population vit sous le seuil de pauvreté, personnes désormais équivalent à 60% du revenu médian, soit 1041 euros pour une personne seule. En Guadeloupe, l’Etat, via l’Insee a fixé ce seuil à environ 600 euros en le calculant non sur la base du niveau de vie médian de la France, mais sur celui du niveau de vie médian guadeloupéen, confirmant à juste titre notre analyse, à savoir que la Guadeloupe n’est pas la France. Aux dires de l’Insee, certains indi- cateurs, tels le niveau de vie médian ou le taux de pauvreté ne sont pas renseignés, pour des raisons de «secret statistique». Sur la base de ce revenu médian guadeloupéen, les derniers chif- fres connus qui datent de 2011 montrent que la pauvreté concernait 81 300 personnes. En réalité, au vu de divers élé- ments, le nombre d’allocataires du RSA, le nombre de chômeurs, le montant du minimum vieil- lesse… on évalue que la pauvreté touche au moins un tiers de la population guadeloupéenne. Si le revenu monétaire est le cri- tère qui caractérise la pauvreté, il n’est pas le seul. La pauvreté en Guadeloupe, c’est aussi le non accès à l’emploi, à la formation, au logement, à la culture, à la santé, à la sécurité ; la pauvreté, c’est l’exclusion et la marginali- sation qui touchent de plus en plus de Guadeloupéens, singu- lièrement les jeunes, les fem- mes, les personnes âgées et beaucoup de retraités.

Par delà les apparences d’une société d’abondance, la pau- vreté et la précarité sont le quotidien de dizaines de mil- liers de Guadeloupéens et la réalité de notre pays,une fois gratté le vernis de l’hyper consommation, qui nous donne l’illusion de la richesse. La conséquence de cette pau- vreté qui grandit et qui nous envahit, c’est le développement d’une économie souterraine qui sert de jambe de bois et de sou- pape de sécurité au modèle éco- nomique capitaliste et à la domi- nation coloniale que nous impose l’Etat français. La pauvreté, c’est le résultat de la mondialisation capitaliste qui au moyen de ses institutions finan- cières, militaires et politiques, FMI, Banque mondiale, OMC, OTAN, OCDE, G7, G20, organise le sous-développement, la dé- pendance, la soumission des tra- vailleurs et des peuples du monde aux lois de l’exploitation et du profit capitaliste. La pauvreté n’est pas une fata- lité, c’est la conséquence du colonialisme, du néo colonia- lisme, du pillage des ressources de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique latine et de la Caraïbe par les puissances impérialistes occidentales. La pauvreté en Guadeloupe, ne relève pas, comme on voudrait le faire croire, de la fainéantise ou de la malédiction sociale, mais découle de notre situation de colonisés ; il faut un pouvoir poli- tique guadeloupéen dans une autre relation avec la France et avec à l’Europe, pour inverser le cours des choses et ouvrir une perspective de développement et de progrès aux femmes et aux hommes de notre pays.