Contre la pauvreté et la misère en Guadeloupe : Le COGUASOL est de retour sur le terrain

C’est à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère célébrée le 17 octobre 2019 que le Comité Guadeloupéen de Solidarité a choisi d’inaugurer : son retour sur le terrain de la solidarité, et d’autre part, sa tournée de sensibilisation sur une question ô combien impor- tante dans notre pays : celle de la pauvreté et de la misère.

En effet, le COGUASOL a tenu une conférence- débat le vendredi 18 octobre sur le thème «Au-delà des apparences, la pauvreté est bien réelle en Guadeloupe. Alors que fai- sons-nous ?».C’est le président, Camille Edouard, avec sa forte expérience dans le scoutisme, qui accueillait l’assistance composée d’une qua- rantaine de participants et don- nait le ton en précisant les objec- tifs de cette conférence : • Sensibiliser la population en ren- dant audible cette pauvreté par des témoignages. • Comprendre la notion de pau- vreté et celle de la misère. • Envisager des actions afin d’éradi- quer cette pauvreté. Cependant, la lourde tâche revenait au sociologue et historien, Ary Broussillon, en qualité d’interve- nant. Il a développé avec brio le thème, notamment en commen- çant à exprimer les différences entre la notion de pauvreté et celle de la misère. Puis, en se référant aux statis- tiques de l’Insee, il a mis en lumière les éléments qui fondent ainsi l’existence d’une réelle pau- vreté. D’après lui, cette pauvreté gagne du terrain même si elle semble ne pas être visible ; ceux- là mêmes qui vivent cette tragé- die veulent garder leur dignité afin que cela n’affecte pas leur image. Il a fait aussi remarquer que si on appliquait en Guadeloupe les mêmes taux qui indiquent le seuil de pauvreté en France, alors le taux de pauvreté serait de près de 20% de la population. Pour être au plus près de la réalité, d’autres critères devraient faire l’objet d’études plus sérieuses : la question de minima sociaux, l’hé- bergement (aide au logement, l’hébergement d’urgence et d’in- sertion, le parc de logement social), le chômage, les travailleurs pauvres, l’accès aux soins, etc. Cette intervention d’Ary Broussillon a suscité un débat fort enrichissant à travers des argumentations, des témoignages, des alertes sur une situation qui risque de s’empirer du fait de la politique néfaste du gou- vernement, des notes d’espoir de voir une réaction de l’ensemble de la classe politique, des citoyens, etc. L’intervention du président du COGUASOL évoquant la nécessité, pas seulement de porter des réponses aux conséquences de la pauvreté mais, surtout, d’agir sur ses causes, a conduit le débat sur le terrain politique à savoir, la lutte pour un changement de système ; un système qui puisse affirmer une politique plus juste et plus efficace, au service de l’homme et de tous les hommes. Pour certains, ce changement de système relève d’un changement de statut pour un pouvoir politique guadeloupéen et pour la mise en place d’un projet de développe- ment permettant ainsi une meil- leure répartition des richesses, et ainsi combattre cette pauvreté bien enracinée dans notre Guadeloupe. Pour cette première action de reprise pour le COGUASOL, on peut dire qu’elle inaugure des actions futures encore plus fructueuses car, pour Camille Edouard et son équipe, la lutte contre la pauvreté n’est pas un acte de charité mais bien un acte de justice. Comme ce sont les hommes qui la créent alors ce sont des hommes qui doivent la vaincre ! C’est tout le mal qu’on doit sou- haiter à tous ces hommes et toutes ces femmes du pays qui luttent pour y faire face.