Victimes et complices :Yo ka krié anmwé !

Nous avons à dire sur la pratique clandestine des élus dans la question de ce fameux syndicat unique de l’eau. Par ricochet, interpellés par les salariés du SIAEG, ils révèlent qu’ils ne sont que des figurants dans cette affaire. Ils ne font que confirmer ce que nous avons écrit le 25 octobre 2018…

Les élus guadelou- péens s’insurgent, dénoncent, accu- sent le Président Macron, ses ministres et l’appareil d’Etat ,de «déglinguer» avec constance et violence la Guadeloupe et les Guadeloupéens. A leurs yeux il ne s’agit plus de désengagement comme ils avaient pris l’habitude de quali- fier les baisses de dotation aux collectivités, mais d’une mise à mort de l’économie du pays et d’aggravation délibérée de la misère qui touche une majorité de Guadeloupéens. Les couleuvres sont tellement grosses qu’ils n’arrivent plus à les avaler sans aucune réaction de rejets : les mensonges sur le chlordécone ; la suppression de l’abattement fiscal des 30%; l’augmentation de la taxe sur le rhum ; les manoeu- vres sur le logement social ; l’arrogance et le mépris affi- chés à la face des élus. Alors, ils crient, ils menacent, sortent de leur voie.Le séna- teur socialiste Victorin Lurel parle de politique colonialiste. Le maire des Abymes, Éric Jalton, reconnait que l’Etat reprend la main. «Exit»décen- tralisation et loi Notré. Aujourd’hui, les élus prennent en pleine figure les coups assénés, sans prendre de gants, par Macron et son gouvernement. Ils sont menés en bateaux dans les ministères. Ils sont bousculés, maltraités par les hauts fonc- tionnaires dépêchés par Macron pour nettoyer les écuries car, ils sont tous considérés comme des délinquants. Ils ne sont donc, ni écoutés, ni respectés. Ils sont en Guade- loupe les premières victimes du macronisme. Mais, ils sont aussi complices de ces agressions du pouvoir contre notre communauté. Parce qu’ils se sont laissés humi- liés, insultés sans broncher ; pas une voix ne s’est levée lors du passage du Président Macron, fin septembre, pour lui opposer le «réel guadeloupéen». Ils sont complices, parce qu’ils ont tous appelés à voter pour Macron, le candidat des ban- ques, l’agent de l’Europe du grand capital, l’ennemi des tra- vailleurs et du peuple. Ils sont complices, parce qu’ils soutiennent sa politique à l’Assemblée nationale et au Sénat. Aujourd’hui, il ne suffit pas de crier «anmwé»et de s’indigner en paroles. Il faut rompre avec la poli- tique de Macron. Il faut sortir de l’assimilationnisme et s’inscrire avec les Guadeloupéens, dans la résistance au système de domi- nation et de pwofitasyon. Toute autre position ne serait que posture démagogique et électoraliste.