La campagne «Déposons les armes !» et son prolongement

Cette action qui implique et responsabilise les citoyens peut contribuer à pacifier les relations dans les familles et les voisinages. Mais, il nous faut être clairs, elle ne réglera pas la question de la grande délinquance et du grand banditisme…

La préfecture de Guade- loupe a lancé le mardi 12 novembre, la cam- pagne «Déposons les armes !». Initiée depuis 2013, cette action qui s’adresse aux citoyens, disons ordinaires, pas forcément en lien avec la délinquance, vise à réduire, voire à éradiquer les risques d’utilisation d’une arme, que l’on pourrait qualifier de «domestique» en opposition avec les armes utilisées pour le crime organisé.

L’arme «domestique» se trouve le plus souvent dans les foyers par héritage, acquisition pour des activités à caractère sportif, de chasse et de plus en plus sou- vent, pour des besoins d’auto- défense, expliquent certains détenteurs d’armes.

700 armes et 11300 munitions ont été déposées volontaire- ment par les citoyens, et détruites depuis la première campagne de 2013.

Combien reste-t-il encore d’armes dans les foyers et de quelle catégorie ? Le préfet a bien parlé d’un stock résiduel de ces armes «domes- tiques», sans pouvoir indiquer les critères d’évaluation.

Un élément de mesure serait peut-être que les autorités judiciaires publient les statis- tiques des meurtres et assas- sinats intervenus ces der- nières années en Guadelou- pe, en faisant le décompte par causes et origines. Ces chiffres n’ont pas été com- muniqués.

Mais, on est en droit de penser que le risque existe et le principe de précaution doit être observé.

C’est pourquoi, Les Nouvelles- Etincelles est encore une fois partenaire de la campagne «Déposons les armes !» en 2019.

Cette action qui implique et res- ponsabilise les citoyens peut contribuer à pacifier les relations dans les familles et les voisinages.

Mais, il nous faut être clairs, elle ne réglera pas la question de la grande délinquance et du grand banditisme, où se fait le plus souvent l’usage d’armes dans notre société.

Les assassinats et les braquages relevés dans les quartiers dits sensibles en Guadeloupe ne sont pas opérés uniquement avec les armes volées dans les foyers.

Dans un pays archipel comme le nôtre, ouvert aux quatre vents, on peut difficilement faire l’impasse sur le trafic d’armes lié assez souvent au trafic de drogues.

Nous ne savons pas grand-chose de ce volet de la lutte contre le trafic des armes qui relève des autorités judiciaires.

Mais, la saisie en Martinique, en début d’année, d’une cargaison d’armes de guerre en prove- nance du Venezuela prouve que nous pouvons être une destina- tion pour de tels trafics.

Sans vouloir percer les secrets qui doivent nécessairement entourer la lutte contre les tra- fics illicites, il nous semble que l’effort demandé aux citoyens sans histoire, sera encore plus efficace, si les autorités font preuve de plus de transparence sur l’état réel de la circulation des armes en Guadeloupe.