Les implants mammaires sur la sellette

D epuis les révélations sur les dangers que représentent les prothèses PIP, les implants mammaires sont sur la sellette. Les controverses sur les prothèses ou implants mammaires ne datent pas d'aujourd'hui. Elles sont aussi vieilles que les premières implantations qui remontent à près de deux siècles. D'après les sources, la première implantation mammaire remonterait à 1865 enAllemagne. La pose de prothèses ou d'im- plants mammaires est devenue depuis longtemps un véritable business, un marché libre où médecins, chirurgiens, laboratoi - res, industrie exercent leurs (talents) dans des relations pas toujours traçables. Ce marché a explosé avec la ten - dance des femmes à mettre en valeur leur poitrine, de transfor - mer leurs seins en «bombe». C'est le côté esthétique qui a forgé ce marché, alors que prothèses et implants mammaires ne sont pas toujours destinés à remplir des bonnets C. Ils sont utilisés dans 3 indications : • En cas d'ablation d'un sein, c'est la chirurgie réparatrice • Pour une augmentation de la poitrine, c'est la chirurgieesthétique • En cas de dissymétrie mammaire, c'est médicale Il y aurait environ 500 000 femmes dans le monde qui portent une prothèse, 30 000 en France, en Guadeloupe on ne sait pas trop. Sauf que selon l'ARS, il y aurait une dizaine de femmes concernées par les prothèses PIP .

LA RANÇON DE LA «GROSSE POITRINE»

Toutes les porteuses d'implants mammaires Poly Implant Prothèse (PIP) vivent dans l'an - goisse. Celle d'imaginer la pro - thèse se rompant avant que son gel non homologué, douteux à dire vrai-, ne se répande dans les seins et leur poitrine. Le fondateur de la société PIP, Jean-Claude Mas, aujourd'hui mis en examen pour avoir mis en danger , délibérément la vie des gens, déclare avoir utilisé ce gel des prothèses PIP tout en sachant qu'il n'était pashomologué. Le nombre de cancers augmen - te, sans qu'on sache encore s'ils sont imputables aux prothèses. Vingt cas de cancers survenus chez des femmes porteuses de prothèses mammaires PIP ont été déclarés à l'Agence des pro - duits de santé (Afssaps). Les prothèses PIP ont quand même bon dos, 89 femmes sur 100 000 souffrent d'un cancer du sein, alors 15 femmes sur 30 000 avec des prothèses PIP qui ont aussi un cancer du sein, ça reste dans la moyenne. Je trouve scandaleux que l'Etat prenne en charge l'enlèvement des prothèses alors que beaucoup de Français n'ont même plus les moyens de se payer des lunettes, des compléments dentaires, pro - thèses auditives etc... Et ça, ce n'est pas se regarder le nombril ! Mon indignation ne s'adresse pas bien sûr aux femmes qui ont subi une chirurgie réparatrice après cancer . Je partage leur combat pour leur dignité phy- sique. Pour les femmes amatrices de grosses poitrines pour entrer dans les livres de record ou pour être regardée comme des bombes sexuelles, c'est une autre histoire.