La semaine SISMIK 2019 en Guadeloupe : Pourquoi ?

Pour vulgariser des questions qui nous concernent, nous qui vivons dans un pays où les risques sismiques sont bien réels, même s’il ne s’agit pas d’avoir des séismes importants.

Pour se familiariser avec le risque afin d’éloigner la peur qui peut s’avérer paralysante, contre productive.

Pour se préparer à faire face à l’évè- nement sismique, qui ne prévient pas, avec le maximum de chance de survie, quand il se produira…

On pourrait encore citer d’au- tres raisons, mais cela n’aurait pas l’air sérieux.

Pourtant, nous devons tous y pen- ser et très sérieusement sur la base d’informations de sources scienti- fiques dûment éprouvées.

Au cours des siècles passés, nous avons hérité de nombreuses idées reçues, de pratiques ancestrales, de mythes qu’il faut un peu laisser en marge, pour ne pas cultiver la peur, l’attentisme, le catastrophisme et générer l’impuissance.

Sur ce plan donc, comme ail- leurs nous devons agir en citoyens responsables.

S’informer à bonne source, connaî- tre la réalité de notre pays par rap- port au risque sismique. Cela sup- pose des informations sur l’état du bâti, des constructions rece- vant du public, car nous ne sommes plus en 1928.

Aujourd’hui, on sait construire en parasismique de façon à avoir le moins de dégâts possibles, mais surtout, préserver des vies.

Agir en citoyens responsables, c’est non seulement s’informer, mais aussi agir sur ses propres habitudes et aussi sur le compor- tement de ceux qui ont en charge l’organisation de la vie publique et la protection civile.

Tout cela doit faire partie de la prévention des risques majeurs. Ne pas construire sur des ter- rains inconstructibles.

Tout cela est loin d’être simple car des pratiques abusives se sont ins- tallées et celles-ci ont la vie dure. Cependant, il faut penser au risque de tsunami et toujours se rappeler qu’en terme de prévention des risques naturels, le respect de la nature est un point essentiel.

Au cours de la semaine SISMIK 2019, les services de l’Eta (DEAL et DAC) avec la Croix Rouge française et la plate-forme d’intervention régionale Amériques Caraïbes (PIRAC), ont organisé une grande journée d’animation autour du simulateur de séisme ouverte au grand public.

Une grande conférence avec des intervenants hautement qualifiés, s’est penchée sur des thématiques concernant les enjeux historiques, architecturaux et patrimoniaux, sur les notions de vulnérabilité, d’aléa et risque sismique, sur la justification parasismique des édifices restants, et notamment sur la situation des groupes scolaires des années 30.

Autant de thèmes qui ont apporté au public présent des éclairages sur la question du risque sismique pour la Guadeloupe.

Le Conseil régional propose des animations avec le Sismobus dans différentes communes. Enfants et adultes peuvent pro- fiter de ces expériences. Cependant, on est encore bien loin d’une préparation efficace qui engage la population et l’Etat, res- ponsable de la protection civile.

Il ne faudrait pas qu’on se contente d’informer, sans prendre les disposi- tions qui s’imposent concernant les édifices publics reconnus vulnéra- bles. Ce n’est pas rassurant de savoir que 25% seulement des bâti- ments scolaires présentent des garanties d’ordre parasismique.

Autant dire qu’il convient d’être «véyatifs» quant aux suites à don- ner à ces travaux, et de commencer à s’entrainer pour être «prêts» à faire face le mieux possible en cas de séisme important.

Notre pays a de très nombreux atouts, mais aussi certaines contraintes. A nous de faire avec.