Les leçons du Congrès
On ne peut que constater que les résolutions de ce XVI ème Congrès sont en net retrait et recul par rapport à celle des deux premiers de l’année 2001, où à l’unanimité, moins une voix, les élus s’étaient prononcés pour une Nouvelle Collectivité de Guadeloupe disposant du pouvoir législatif et régle- mentaire dans ses domaines de compé- tences, sur la base d’un partage de compétences avec l’Etat.
Le XVI ème Congrès, un de plus, a été celui de la m anipulation politique pour maintenir la Guadeloupe dans l’assimilation coloniale et évacuer la question cardinale de la décolonisation.
Il s’agit d’une pièce de théâtre desti- née à donner aux Guadeloupéens l’illusion d’une volonté de change- ment et de prise de responsabilités.
Mais, il n’en n’est rien ! En réalité, derrière les termes trompeurs contenus dans les articles de la résolution de ce Congrès et qui font état : (d’évolution de la gouver- nance locale, de responsabilité poli- tique, d’élaboration de normes), se cache en réalité, une manoeuvre politicienne destinée à donner le change au peuple guadeloupéen. Une pièce de théâtre en plusieurs actes dont le scénario a été écrit au plus haut niveau de l’Etat, mise en scène et jouée par la troupe assimi- lationniste de Guadeloupe.
Qu’on ne s’y trompe pas, il s’agit d’un Congrès en trompe l’oeil qui s’inscrit dans la poursuite et la conti- nuation de l’assimilation. Les élus au Congrès, ceux-là mêmes dont les partis sont à la tête des Conseils régional et départemental de la Guadeloupe depuis près de trois décennies et qui font mine de découvrir aujourd’hui, la faillite de notre cadre institutionnel et statu- taire, n’entendent même pas, pour autant, en sortir.
C’est dans le cadre du statut dépar- temental et du maintien des deux collectivités, Département et Région qu’ils inscrivent le devenir de la Guadeloupe.
Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une nouvelle étape de la colonisation qui ne répond pas à la question fonda- mentale, posée par le Parti Com- muniste Guadeloupéen depuis 1958, de la domiciliation d’un véri- table pouvoir politique guadelou- péen dans le cadre de nouveaux rapports de la Guadeloupe avec la France et l’Union Européenne.
Après la départementalisation et tous ses aménagements, dépar- tementalisation adaptée, départe- mentalisation économique, après la décentralisation acte 1, acte 2, acte 3, voici venue maintenant la diffé- renciation qui n’est ni plus ni moins qu’un nouvel habillage de l’assimila- t ion-coloniale, qui nous maintient et nous enferme dans le droit com- mun français et européen.
Comme nous en avons fait l’analyse dès le départ, le Congrès a été mis en place par le gouvernement socia- liste précisément pour contourner et empêcher toute évolution auto- nomiste du statut de la Guadeloupe et donner au gouvernement la maî- trise de tout éventuel changement.
Au travers d’un droit à la différencia- tion d’empêcher au peuple guade- loupéen d’exercer son droit à l’auto- détermination et de décider du sta- tut politique de son choix, une manoeuvre pour contourner la mise en place d’un véritable pouvoir poli- tique en Guadeloupe, au travers d’un statut de large autonomie, aspiration qui est partagée par de plus en plus de Guadeloupéens.
On ne peut que constater que les résolutions de ce XVI ème Congrès sont en net retrait et recul par rap- port à celle des deux premiers de l’année 2001, où à l’unanimité, moins une voix, les élus s’étaient prononcés pour une Nouvelle Collectivité de Guadeloupe dispo- sant du pouvoir législatif et régle- mentaire dans ses domaines de compétences, sur la base d’un par- tage de compétences avec l’Etat. La Guadeloupe et les Guadelou- péens savent ce qu’il en est advenu de ces résolutions et de toutes celles survenues depuis.
Sauf à élire un Congrès instituant ayant pour seule compétence l’éla- boration et la négociation avec le gouvernement de la France d’un projet de statut politique pour notre pays, nous continuerons dans la mascarade des Congrès sans fin et sans suite.
Le défi que nous devons relever, c’est de gagner une majorité de Guadeloupéens à s’engager résolu- ment dans le choix de la responsabi- lité politique, il faut pour cela s’ac- corder sur un Projet Commun Guadeloupéen, un projet global, politique, économique, social, cultu- rel, un projet d’émancipation au profit des couches populaires et travailleuses de notre pays. La balle est désormais dansle camp du peuple guadeloupéen.