Les voeux du Secrétaire général du PCG aux Guadeloupéens

Révolutionner nos men- talités, c’est mettre un terme à la division des forces politiques, sociales et culturelles qui luttent contre le système de domination en place, qui stérilise l’adhésion et la mobilisation des Guadeloupéens à tout projet d’émancipation politique, économique, social et culturel pour la Guadeloupe.

Le changement de millé- sime est un point d’étape qui permet de dresser un bilan et de se fixer des objectifs, autrement dit, de tracer un chemin.

L"année qui s’est terminée n’a pas apporté de réponses aux questions de fond auxquelles le pays est confronté depuis des décennies.

Tradition oblige, vient de s’ouvrir la longue litanie des voeux que nous savons par avance être des voeux pieux, un rituel de communication.

Cette année 2020, qui n’est nou- velle que par le changement calen- daire, n’apportera pas de change- ment dans la vie des Guadelou- péens et ne sera pas différente des précédentes, si nous ne attaquons pas aux causes qui sont à la racine du «mal guadeloupéen».

Il n’y aura pas de changement véri- table et profitable à la Guadeloupe et à la majorité des Guadeloupéens tant que nous continuerons à accepter et à adhérer au système dominant fondé sur l’individualisme et le chacun pour soi en opposition aux valeurs du bien commun et de l’intérêt général.

En 2020, la Guadeloupe continuera à s’abîmer, la situation économique et sociale, la santé, l’environne- ment, le traitement des déchets, les transports publics continueront à se dégrader ; le chômage, la préca- rité, l’exclusion, l’expatriation et l’exil frapperont de plus en plus la jeu- nesse guadeloupéenne ; les vio- lences en tout genre, les déviances, la délinquance feront d’avantage de dégâts si nous Guadeloupéens ne décidons pas à donner une autre orientation à notre pays.

En 2020,

- nous devons résolument sortir du mirage et de l’illusion de modernité et de développement que la société de consommation débridée nous procure,

- nous devons rompre avec les poli- tiques assimilationnistes qui nous ont menés dans l’impasse actuelle au nom du droit commun français.

En cette année 2020, c’est une révolution que nous devons opérer, celle de nos mentalités.

Révolutionner nos mentalités, c’est refuser de céder à la pression du modèle de société que l’on veut nous imposer, c’est au contraire conforter et valoriser notre patri- moine socio-culturel, et les valeurs de résistance, de travail, d’effort, de solidarité, de respect, qui sont fondatrices de la société guadeloupéenne.

Révolutionner nos mentalités, c’est mettre un terme à la divi- sion des forces politiques, sociales et culturelles qui lut- tent contre le système de domi- nation en place, division qui sté- rilise l’adhésion et la mobilisa- tion des Guadeloupéens à tout projet d’émancipation politique, économique, social et culturel pour la Guadeloupe.

Je nous appelle à ne pas nous accommoder du système de l’assi- milation-coloniale, qui est la cause principale du mal guadeloupéen, je nous exhorte à rompre avec le mimétisme et le copier-coller, qui nous empêchent de penser et d’en- visager notre pays à partir de ses réalités, de ses contraintes de ses ressources, et de ses atouts.

Au seuil de cette année qui n’est nouvelle que par le changement de calendrier, j’adresse au peuple gua- deloupéen, les voeux d’abnégation, de solidarité, d’engagement et de détermination, du Parti Commu- niste Guadeloupéen pour faire émerger une autre Guadeloupe.

Je nous invite à dépasser nos égoïsmes, et à mettre nos intelli- gences nos capacités et nos moyens au service d’une cause qui est plus grande que la somme des intérêts individuels et catégoriels, celle de l’édification de la nation guadeloupéenne.

En cette nouvelle décennie, le Parti Communiste Guadeloupéen formule le voeu du rassemble- ment des Guadeloupéens, sur un Projet Commun Guadeloupéen d’émancipation.