Jean-Luc Déjean : Un artiste qui modèle l’acier pour sublimer la beauté

Jean-Luc Déjean est un jeune guadeloupéen. Il est né à Pointe-à- Pitre et son atelier est contigüe aux funérarium Biras au bout du Chemin des Petites Abymes à Pointe-à-Pitre. Cela fait 26 ans qu’il pratique son art. Il a com- mencé par la peinture, puis a évo- lué vers la sculpture, qui s’est impo- sée comme sa véritable vocation. Il sculpte sur l’acier de récupéra- tion. Pour mieux le découvrir, il nous a accordé cette interview

Comment arrivez-vous à sculpterle métal ?

Jean-Luc Déjean :J’ai commencé très jeune, j’ai tou- jours été fasciné par les sculptures italiennes. Je me demandais com- ment faire car ils utilisaient le marbre et la pierre et j’ai donc choisi de créer ma matière première, le métal de récupération.

Aujourd’hui, nous parlons durecyclage, mais vous la pratiquez depuis longtempsOui, cela est venue par obligation. Au départ, l’idée c’était de ne pas trop dépenser pour arriver à mes fins. Les pièces de voitures sont intéressantes. Ainsi, leur donner une deuxième vie c’est important puisqu’à partir du moment où un véhicule ne démarre pas, il devient un objet de pollution.

Comment faites-vouspour trouver votre matière ?Je passe chez les garagistes ou dans les casses. Parfois je propose une contribution financière, dans le cas contraire, je patiente.

Combien de temps prenez-vouspour réaliser une oeuvre ?Il faut compter, entre deux à trois mois et demi, cela dépend aussi de la qualité de la matière première utilisée

.Comment vous arrive votre inspiration ?Je puise mon inspiration autour de la vie des Grecs et des Romains. J’essaie de faire de l’ancien vers le nouveau et du nouveau vers l’ancien.

Vivez-vous uniquement de votre art ?Plus ou moins. Je me diversifie dans pas mal d’autres choses et d’objets plus fonctionnels.

Quels sont les clients qui vousachètent vos oeuvres ?Ce sont des gens qui ont déjà voyagé, ceux qui ont une affinité avec l’art.

Des collectivités ont déjà achetécertaines de vos oeuvres ?Oui, à Baie-Mahault, ils en ont acheté, à Cap Excellence, et aussi au Centre gérontologique de Palais Royal aux Abymes.

Comment faites-vous pourdéplacer et entretenir le métal ?Effectivement, le souci du métal c’est son poids. C’est la raison pour laquelle, j’ai formé une petite équipe pour m’aider à le soulever et à le manipuler. Une oeuvre peut peser 80 kg et plus. De plus, ils aident aussi à nettoyer et à poncer le métal. Pour l’entretien du métal, j’utilise de l’antirouille et certaines de mes sculptures sont justes protégées d’un vernis mat.

Pour se développer, Jean-Luc Dejean cherche un financement, des mécénats, pour faire découvrir son exposition à l’international. Son objectif est clair, exposer dans des galeries reconnues en France et ailleurs avec son produit «Made in Guadeloupe».

Quand nous avons réalisé l’inter- view, l’artiste attendait le passage d’un expert en critique d’art qui devait voir ses oeuvres. Comme on peut le constater, avec des res- sources de base en faisant du recy- clage on peut créer des emplois et gagner dignement sa vie.

Il est joignable au : 0690 08 25 04 Facebook professionnelle=Wdesign Instagram=jdl.Wdedign