La réforme des retraites
Le gouvernement d’Emmanuel Macron tente depuis plusieurs semaines de faire passer sa réforme des retraites. Cette der- nière est à l’image de tout ce qui se fait depuis son accession à la tête de l’Etat.
P our ne pas déroger à sa poli- tique antisociale, le gouver- nement Macron tente encore de s’attaquer aux travail- leurs. Après les avoir mis à la merci du patronat en détruisant le Code du travail, cette fois–ci, la nouvelle offensive se situe au niveau de la retraite, en voulant imposer une retraite par point à la place de la retraite par répartition.
L’abandon d’une retraite calculée sur les 25 meilleures années, (ou les 6 derniers mois pour la fonction publique), au profit d’une retraite calculée sur l’intégralité de la car- rière va faire drastiquement bais- ser les droits, puisque les «mau- vaises» années seront prises en compte dansle calcul. Les travail- leurs ayant des carrières hachées, notamment les femmes et les tra- vailleurs ayant eu des emplois précaires, seront les premières victimes de ce nouveau système. Au total les retraites baisseront de 25% en moyenne, selon les calculs de la CGT.
Le pire reste à venir, car non seule- ment les retraités vont voir le mon- tant de leur retraite baisser, mais en plus, le point sur lequel sera basé le calcul ne sera pas fixe, l’Etat pourra l’augmenter mais plus cer- tainement le baisser pour faire encore plus d’économies sur le dos des retraités. C’est ce qui s’est passé en Suède où depuis 2000 ce système est appliqué. Les retraites ont baissé de 7%, et le point ser- vant au calcul de la retraite a déjà baissé à plusieurs reprises.
Ces dernières semaines l’âge pivot, mis en avant par les médias et le gouvernement, qui n’est destiné qu’à être sacrifié temporairement pour faire passer le reste de la réforme, n’est qu’une stratégie de plus pour faire plier les travail- leurs. Même si les syndicats habi- tués à faire le jeu de ce gouverne- ment, collaborent une fois de plus avec celui-ci, les autres, à l’image de la CGT ne capitulent pas et demandent toujours le retrait intégral de la réforme.
Reste qu’aujourd’hui les travailleurs ont bien compris le plan de ce gou- vernement et après un mois et demi de grève, la mobilisation des agents du transport contre cette réforme injuste (qui s’inscrit dans le plan de destruction des conquis sociaux de ces 60 dernières années) ne faiblie que très peu. Au contraire elle devrait même s’élargir aux salariés d’autres branches, comme ceux des raffineries et de l’enseignement, entre autres.
Mais, il est important de se rappeler de l’objectif initial annoncé de faire disparaître les régimes spéciaux, pour l’instant en sursit.
Pourtant des propositions sont sur la table pour améliorer ce système par répartition des retraites. La sup- pression des exonérations de coti- sations sociales patronales, soit 20 milliards d’euros de plus pour la Sécurité sociale ; La création d’une contribution sociale sur les revenus financiers distribués par les entre- prises, à un taux équivalent aux cotisations employeurs sur les salaires, soit 30 milliards d’euros ; La lutter contre l’évasion fiscale et sociale estimée entre 60 et 80 mil- liards d’euros chaque année.
Ce sont autant de moyens d’amé- liorer un système de retraite par répartition, sans pénaliser les tra- vailleurs méritants après plus de quarante années de labeur.
Source : la CGT