Y’a-t’il une évolution du carnaval guadeloupéen ?

C’est une question qui peut être diversement appréciée. De ce fait, nous avons préféré la poser à Joël Raboteur qui est Maître de Conférences en Sciences de gestion, Docteur ès Sciences économiques de l’Université de Bordeaux IV Montesquieu. Il est spécialisé dans le développement touris- tique et de l’environnement.

Y’a-t-il des nouveautés dans la pro- grammation du carnaval 2020, par rapport à l’année dernière ?

Joël Raboteur :Alors oui, il y a beaucoup de nouveautés. La manifestation du Mardi Gras va se faire avec une délégation du ministre du Tourisme et du ministre de la Culture d’Antigue. Cela prouve quand même, que nos relations en matière de coopération touristique ne cessent d’augmenter. Parmi les nouveautés, on va déjà améliorer l’existant. On est à la deuxième promotion du «Top car- naval» qui va se faire au vélodrome. La première édition a été le point de départ de cette initiative. Je pense que là, ça va monter en gamme, donc on va avoir beau- coup plus de personnes présentes et on espère toucher au moins 6 000 personnes au minimum. Ce sera déjà une première.

Le village carnaval que vient de pré- senter Mme Fourier, fait aussi partie des nouveautés mais, dans la conti- nuité. On l’avait initié l’an dernier, de façon à faire partager notre car- naval par les croisiéristes, puisqu’ils arrivent pendant la haute période touristique

. Ensuite, comme nou- veauté vous aurez des thématiques nouvelles, notamment autour de la culture guadeloupéenne. Je pense qu’il y aura quand même de belles initiatives qui seront prises par les comités mais aussi par les groupes carnavalesques.

Pensez-vous que le carnaval guade- loupéen évolue ?Bien sûr ! Il évolue depuis qu’on a créé l’Office du carnaval, depuis que l’on a fait taire les dissentions, depuis qu’on a fait taire les guerres de chapelles. Eh bien, vous avez vu qu’au sein de l’OCG, nous fédé- rons tous les ports du carnaval, que ce soit Basse-Terre, Pointe-à- Pitre, les groupes à peau, les groupes à caisses claires. Il y a quand même une unité. Je pense, qu’aujourd’hui, nous avons un car- naval qui est beau, qui est plaisant. Ainsi, je crois quand même que cela a vraiment évolué depuis la naissance même de

Quels sont les objectifs à atteindrepour cette année 2020 ?C’est que ce carnaval se déroule très bien. Qu’il devienne un vrai produit attractif du point de vue touris- tique. Cela permettra à l’industrie touristique de la Guadeloupe de se pérenniser, de faire venir les gens pour partager notre culture, de ren- dre notre carnaval beaucoup plus professionnel. Cela veut dire, qu’on a plus de deux cents groupes de carnaval et imaginons que pour chaque groupe de carnaval qu’on puisse créer dix emplois. Il existe énormément d’emplois indirects, mais, imaginez le nombre d’emplois directs que l’on peut créer, grâce à cette industrie culturelle. Cela fait partie de notre cheval de bataille, au sein de l’Office du carnaval.