L’année internationale des coopératives

D ans ce contexte mondial mar- qué par l'accélération de la crise globale du capitalisme qui sonne le glas du «tout marché» et de l'insolente domination de la finance sur toutes les activités humaines, l'an- née internationale des coopératives décidée par l'ONU arrive, par ces caprices de l'histoire, au bon moment pour montrer à toutes les victimes des politiques scélérates des pouvoirs de l'argent que nous ne vivons pas la fin de l'histoire.

Ce qui est en échec aujourd'hui, c'est le «fondamentalisme du marché», la finan - ciarisation de l'économie, c'est la concur- rence libre et non faussée.

A la marge du capitalisme se développe depuis longtemps, un modèle d'entre - prise qui plonge ses racines dans les luttes ouvrières du siècle dernier : la coopérative. Plus qu'une entreprise, la coopérative par les valeurs qui la fondent : responsabilité, démocratie, égalité, équité, solidarité et les principes qui guident ses actions, préfigure d'un nouveau modèle social.

Les coopératives qui ont aussi intégré dans leurs missions les problématiques de l'é - cologie et du développement durable interviennent aujourd'hui dans le champ beaucoup plus large de ce que l'on appelle : l'économie sociale et solidaire.

Cette composante de l'économie représente aujourd'hui 10% du PIB mondial, 10% des emplois, 10% de la finance et agit sur le marché dans la quasi-totalité des domaines d'activités. Dans cette période de crise, les valeurs de l'économie sociale et solidaire qui poussent à lier efficacité économique, justice sociale et démocratie invitent à repenser une économie qui favorise les territoires et le cadre de vie des populations, la prise de contrôle de biens communs à travers des modes de gestion collective.

Certes, on ne peut pas parler à ce stade d'un modèle alternatif radical, d'une option socialiste mais, les orientations et pratiques de l'économie sociale et sol- idaire (l'ESS) permettent d'ouvrir la voie à une économie au service de la société et donc de sortir dans les faits, même par - tiellement du capitalisme.

Dans pratiquement tous les pays en voie de développement et plus encore depuis la crise qui secoue les pays du capitalisme développé la question des coopératives et de l'économie sociale et solidaire est au cœur des projets que conduisent les dirigeants et les acteurs économiques et sociaux.

Qu'en est-il en Guadeloupe où la faillite du modèle économique précède l'explo- sion de la crise ?

Quelle est la place de l'économie sociale et solidaire dans l'économie du pays ?

Au moment où des grands débats sont annoncés, l'année internationale des coopératives décidée par l'ONU nous oblige à nous recentrer sur une ques- tion qui intéresse auplus haut point l'avenir de la Guadeloupe.