«Sur mes solides et durables repères politiques à Morne-à-Eau» (1 è re partie)

En premier lieu, au rang des hommes et des femmes commu- nistes de Morne-à-l’Eau qui m’ont marqué profondément, Gerty Archimède arrive très largement en tête, elle, une amie très proche de ma famille et particulièrement de ma mère et de mon oncle défunt, Guy Daninthe, ancien Secrétaire général du Parti Communiste Guadeloupéen (PCG).

De son vivant, j’ai connu Gerty qui voulait compte-tenu de mes ori- gines sociales, mon père étant ouvrier à l’usine Beauport à Port- Louis et ma mère, cultivatrice, elle souhaitait me voir m’orienter vers des études agronomiques.

Mais la vocation d’un homme reste la vocation d’un homme, j’avais dès le Collège des prédispositions intel- lectuelles pour les lettres à l’image de mon oncle, Guy Daninthe, avo- cat de profession.

C’est ainsi, à un moment de ma vie, j’ai caressé l’envie de devenir journa- liste agricole pour me rapprocher du voeu exprimé par Gerty à mon endroit avant de me décider à être finalement un journaliste, spécialisé dans la communication politique, titre universitaire obtenu en 1986 avec la mention très bien à la faculté de Communication de l’université de La Havane à Cuba.

Et je ne vais pas reprendre ici tout le parcours familial, professionnel, politique et autres de Gerty, «La Grande Dame» de Morne-à-l’Eau et de la Guadeloupe qu’elle est deve- nue et reconnue au plan caribéen, américain, français, européen et africain, notamment.

Son parcours exceptionnel m’ins- pire à toujours étudier sa vie et son oeuvre pour aller plus loin dans l’aide à la décision dans l’accompa- gnement des hommes et femmes politiques du pays Guadeloupe qui manifestent réellement la volonté de participer à l’émancipation du peuple guadeloupéen.

Serge Pierre-Justin est de ceux-là aussi, lui qui a été mon professeur politique à l’école élémentaire, moyenne et supérieure du PCG et qui a manifesté sa volonté alors que je n’étais qu’un jeune collégien, il me voyait déjà faire mon entrée au Comité central du Parti. Cette pro- position ne correspondait pas à l’époque à mes priorités du moment préférant me consacrer à la poli- tique de proximité à la base et au sein de la population.

Pierre-Justin, le proche voisin de mes parents à la section morna- lienne de Marieul et que beaucoup n’aimait pas à Morne-à-l’Eau m’a inculqué le savoir-faire en poli- tique avec une bonne maîtrise de la science marxiste-léniniste, la rigueur et la discipline pour réus- sir les objectifs fixés en me traitant comme son propre fils.

Rose Montantin, femme active et militante communiste déterminée, une mornalienne extraordinaire avait un franc parlé, un style direct qui me convenait parfaitement. Elle ne mettait jamais sa langue dans sa poche au moment de vous balancer à la figure vos quatre vérités y compris moi. Elle égale- ment était très liée à ma famille et en particulier à ma mère.

Travailleuse de la terre infatigable et marchande sur le marché de Morne-à-l’Eau, elle m’a appris l’art de la simplicité, de la modestie, de l’effort et du sacrifice pour gagner dignement sa vie même avec des faibles moyens. Rose Montantin, décédée depuis me manque terri- blement aujourd’hui pour son style direct et elle n’avait pas peur d’au- cun danger en défendant devant les forces de l’ordre de la répres- sion coloniale et de l’organisation institutionnelle de la fraude élec- torale ses profondes convictions politiques communistes au mo- ment des élections frauduleuses d’antan qui se déroulaient avec brutalité et violence dans la ville natale de Gerty Archi.

Que dire maintenant d’Ernest Carindo ? Ce vaillant et populaire charpentier était l’homme à tout faire dans sa section de Lebraire à Morne-à-l’Eau.

Ernest Carindo avait une confiance politique illimitée en Julien Chovino avec lequel il était très lié tant à la Section communiste locale que dans le Comité de quartier Brion, Lorger, Lebraire, Labath, Chazeau qu’au club du 3 ème âge «La Rose des aînés», le 2 ème club de ce type de la commune dont ils étaient tous les deux, membres fondateurs avec d’autres acteurs de la société civile. Chovino devenu le 1er maire com- muniste de Morne-à-l’Eau en 1995, je le succède à la direction de la Cellule rurale «Frédéric Carindo» du PCG qu’il dirigeait depuis de nom-b reuses années en comptant énor- mément sur la fidélité et le soutien politique d’Ernest Carindo.

Toutes nos réunions se réalisaient c hez Ernest Carindo et nos mani- festations lucratives pour récolter des fonds au bénéfice de la Cellule se déroulaient pour l’essentiel au d omicile de son fils, Harry Carindo, mon camarade, ami et frère de combat, mort tragiquement dans un accident de la route dans la tra- versée de Gensolin sur le territoire communal.

J’ai eu à pleurer à chaudes larmes la perte accidentelle de mon cama- rade, ami et frère de combat, Harry Carindo tout en apportant le réconfort moral nécessaire dans ces douloureuses circonstances à sa veuve et à ses deux jeunes enfants scolarisés au moment de ce malheureux accident.

Son père envahi par le chagrin de perdre un deuxième fils dans des conditions aussi tragiques que bru- tales va se refermer peu à peu sur lui-même avant de mourir quelques années après suite à une longue maladie. Ernest Carindo jusqu’à sa mort me vouait une très grande confiance en m’affirmant souvent en me regardant les yeux dans les yeux «Sé ti moun la, zé zot ki la a pré- san»et «Sé douvan nou ka lé».

Honneur et respect pour Ernest et Harry Carindo, père et fils, unis dans l’au-delà comme un seul homme pour la libération nationale et sociale du peuple guadeloupéen avec un idéal politique connu et res- pecté de tous et par tous à Morne- à-l’Eau, l’idéal communiste !

Merci, merci et mille fois merci pour les David et Figène Lombion (père et mère du maire défunt) pour éga- lement Michel Montantin, Marcelle Chélamie, Raymond Fabignon, Georgette Pierre-Justin, Marcelle Testevin, Didier Danquin, Jacobin Gabrielle Rose dite «Nini», Ger- trude Balaban, Jacques Baral, Saturnin Chipan, Suzette Duport, Frantz Gane, Françoise Baral, Odé Valentin, Sabin Chipan, Maud Landou, Edouard Francietta, Louis Ofranc (mon défunt père) et sa veuve, ma très proche mère, Blanche Ofranc.

Tous, sans exception, militantes et militants communistes et pour cer- taines femmes, membres de l’Union des Femmes Guadelou- péennes (UFG) et à des degrés dif- férents souvent vous avez contri- bué à chaque moment de ma vie d’homme engagé à renforcer et à solidifier ma formation politico- idéologique dans le sens de la res- ponsabilité guadeloupéenne dans les affaires guadeloupéennes.

A suivre prochainement la 2 ème partie qui sera consacrée à mes relations humaines, politiques et professionnelles tant avec Julien Chovino qu’avec Jean- Claude Lombion.