La Santé dans le collimateur de Nicolas Sarkozy

Toute la politique de Nicolas Sarkozy depuis son accession à la présidence de la République française,peut être résumée par ces mots : paupérisation,casse,détrico- tage,mise en cause des acquis sociaux des travailleurs. Aucun secteur n'y a échappé ! Denis Kessler,ancien numéro deux du MEDEF nous avait prévenu dèsoctobr e 2007,expliquant par le menu,le fonctionnement de la méthode qui serait utilisée(1).

“ L es annonces successi- ves, disait Kessler, desdif férentes réformes annoncées par le gouvernement, peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inéga - le, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale...” “A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952 sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance...” Poussant les classes moyennes et les économiquement faibles dans leurs derniers retranchements, Nicolas Sarkozy et ses acolytes du gouvernement, s'en prennent furieusement à la santé, qui continue à faire l'objet d'at - taques répétées, systématiques. Ce secteur secoué comme un cocotier, est placé en plein dans l'œil du cyclone. Après la taxe sur les complémentaires (mutuelles), les dérembour - sements, l'instauration de forfaits et franchises, les rabotages sur le budget de l'assurance-maladie, la diminution des prestations socia - les, le recul de l'âge de la retraite, les pressions sur les collectivités locales pour diminuer les services publics, le gouvernement s'en prend aujourd'hui directement aux travailleurs malades, qui seraient selon lui, responsables des déficits. En ef fet, le 2 juin 2011, le gou - vernement de Nicolas Sarkozy a pris un décret supprimant l'hypertension artérielle de la liste des “af fections de longue durée”, prises à charge à 100%. Les nouveaux malades ne pourront plus bénéficier de cette mesure. Les actuels bénéficiaires continueront à profiter jusqu'au terme de leur durée de validité. On sait que l'hypertension arté - rielle, ainsi d'ailleurs que les mal- adies cardio-vasculaires d'une manière générale, sont très répandues chez nous en Guadeloupe, et pratiquement en constante augmentation : mauvaise habitudes alimentaires, obésité, surpoids, manque d'acti - vité physique, etc. Une récente étude faite en Guadeloupe, montre que l'hypertension artérielle est de 33% chez les hommes et de 37% chez les femmes. Elle augmente avec l'âge et atteint 61% des hommes et 67% des femmes de 65 à 74 ans. Combattre l'hypertension arté - rielle, parvenir à une certaine sta- bilisation de cette maladie, suppose dans 99% des cas, la prise quotidienne et à vie de médica - ments très onéreux. Un patient qui est obligé de prendre trois à quatre médicaments chaque jour pour se soigner , dépense autour de 80 € mensuels. Plongés dans la précarité à cause du chômage, de l'absence, ou de la faiblesse de leurs revenus, nombre de nos compatriotes ont été contraints déjà à renoncer aux soins. Ce coup de massue supplémentaire, ne fera qu'aug- menter le lot des démunis et fragilisés, contraints à ne pas se faire soigner . Les nantis eux, pourront tou - jours le faire, et passer à tra- vers les mailles du filet. La lutte des classes, même quand elle prend des formes anodines ou bizarres, n'a jamais cessé d'être menée par la bourgeoisie ou ses valets, ni sur le plan idéologique, ni dans les faits concrets. En voici une nouvelle preuve ! Ainsi donc, Nicolas Sarkozy et son gouvernement, auront fait coup double. Ils auront réduit de plusieurs années la durée de vie de ces “salauds de pauvres” (2), à qui, au surplus, et, deuxième avantage, on ne paiera ni retrai - te, ni aides diverses aux person- nes âgées et handicapées. Ces “salauds de pauvres” seront déjà morts et enterrés ! Avec Nicolas Sarkozy, il faut continuer à vivre en barbarie, comme aux temps des traites négrières coloniales et de l'esclavage. On est bien loin de la philosophie et des dispositions prévues à l'article 25 de la “Déclaration Universelle des Droits de l'Homme” qui préci- se que : “Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux, ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'insolvabilité, de veuvage, de vieillesse, ou dans les autres cas de perte des moyens de subsistance par la suite de cir - constances indépendantes de sa volonté.” L'arrivée au pouvoir des banques, des marchés finan- ciers et des agences de notation, qui dictent leur volonté aux dirigeants politiques qui exécutent, placent leurs hom- mes aux postes de responsabilités stratégiques, ne rend plus possible le respect des droits des travailleurs. Ces instruments de la mondialisa - tion capitaliste considèrent la “Déclaration Universelle des Droits de l'Homme”, comme un texte dépassé, vieillot, poussiéreux, inapplicable en régime capitaliste mondialisé. Ils s'en serviront quelquefois, mais uniquement à usage exter - ne, quand il faudra fustiger l'Iran, l'Irak, la Côte d'Ivoire, la Libye, l'Afghanistan ou la Syrie ! L'appétit des marchés, des banques, des agences de notation, le règne de l'argent, sont tels, qu'il est impossible de mettre en application en Europe, les dispositions prévues dans la “Déclaration des Droits de l'Homme.” D'autant que, ce texte rédigé par Stéphane Hessel et ses compa - gnons, relève aux yeux des capi- talistes, des utopies et de la philanthropie du siècle dernier qui n'ont plus cours aujourd'hui. Denis Kessler, fer de lance de la contre-révolution anti-sociale, a clairement exposé les objectifs actuels du capitalisme : “T out ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952 sera défait méthodiquement, sans exception.” Donc, y compris cette “Déclaration Universelle des Droits de l'Homme”, adoptée au mois de décembre 1948, il y a 63 ans.

(1) NE n ° 379, jeudi 27/05/10 (2) “Salauds de pauvres” de Jacques Deroo, Ed. Gutenbertg