Le coronavirus : Une crise sanitaire mondiale

Apparue en décembre 2019 dans la ville de Wuhan en Chine (dans la province de Hubei peu- plée d’environ 58 millions d’ha- bitants), l’épidémie de pneumo- nie a d’abord été sous-estimée. Le lanceur d’alerte, le docteur Li Wenliang, avait même été vive- ment sermonné et ses mises en garde ignorées. Il décèdera plus tard des suites de son infection au coronavirus.

B aptisé depuis Covid-19, le virus qui est responsable de cette pneumonie très pro- che de la grippe (fièvre, fatigue, maux de gorge, souffle court et diminution des globules blancs) est encore mal connu. Sa propagation est toutefois très rapide. Il y avait 9 800 cas fin janvier en Chine, et 720 décès, moins d’un mois plus tard, il y a 80 000 cas et 2 600 décès. Sa dangerosité n’est pas encore bien connue mais il semble qu’il soit nettement plus dange- reux que le virus de la grippe.

Toutes ces données ont amené les autorités des pays concernés (et en particulier la Chine) à décréter des mises en quarantaine de villes entières. Mais ces confinements ne semblent pas avoir empêché une extension de l’épidémie, transmise sans doute par des porteurs sains indétectables comme on pouvait le craindre. De fait, à la date d’au- jourd’hui, nul ne sait si des pays encore aujourd’hui épargnés ne sont pas eux aussi contaminés.

LA MONDIALISATION MISE À NU

Si la crise sanitaire qui prend de l’ampleur a des conséquences éco- nomiques auxquelles on pouvait s’attendre, il est troublant de voir mise à nu certaines des profondes faiblesses du monde capitaliste contemporain qui a fait de l’abaisse- ment des coûts et de la recherche du profit quasiment les seuls fac- teurs de décision dans le monde économique. Comment expliquer, sinon par des choix de moindre coût, qu’un pays comme les États- Unis, ne produise plus de pénicil- line (depuis 2004) ! 90% de la production mondiale de pénicilline et 60% du paracétamol est, en fait, réalisée par… la Chine.

Et, ironie cruelle, la principale zone de production des masques de pro- tection contre l’infection du corona- virus est également en Chine à… Wuhan, ville d’où est partie l’épidé- mie. Cette logique du moindre coût et de la délocalisation forcenée est une illustration des stratégies insen- sées des soi-disant «experts» qui gouvernent les pays occidentaux, et sont incapables de construire des visions à long terme.

UNE LEÇON POLITIQUE :PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS !

Mais au-delà de ce révélateur de la manière dont la mondialisation fragilise la planète, il y a deux leçons politiques incontestables. D’une part l’interdépendance des pays ne doit pas se faire au détri- ment des peuples, comme c’est le cas aujourd’hui.

Avec la mondialisation telle qu’elle est, on touche du doigt une leçon tirée depuis longtemps par les marxistes sur la contradiction entre la propriété privée des moyens de productions et le caractère de plus en plus collectif de cette produc- tion. Et la deuxième leçon est encore plus nette, c’est celle du lien à faire entre les travailleurs du monde entier dans les luttes qui les concernent tous au même moment. Le salarié de Google à Silicon Valley en Californie et celui de Foxconn à Shenzhen, qui fabrique les composants électro- niques dont se sert le premier, ont les mêmes intérêts. Cette leçon tient en une formule que tout le monde connaît (même ceux qui ne sont pas marxistes !) : Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !