«Sur mes solides et durables repères politiques à Morne-à-Eau»Mes relations humaines, politiques et professionnelles avec Jean-Claude Lombion (3 èmepartie et fin)

Q uant à Jean-Claude Lombion, il a été d’abord un ami de ma famille avant d’être mon professeur d’Anglais au collège Charles-de-Gaulle de Richeval à Morne-à-l’Eau tout en sachant au départ que ma préférence en matière de langue étrangère allait pour l’Espagnol.

Il sera aussi Secrétaire général de l’Union de la Jeunesse Communiste Guadeloupéenne (UJCG), alors que Florent Mitel (Petit-Canal), Victor Arthein (Port-Louis), Rodolphe Vélin (Anse-Bertrand) et moi-même, l’au- teur de ce témoignage (Morne-à- l’Eau), nous étions tous des membres du Conseil national de l’UJCG en com- pagnie de Christian Céleste qui dès cette époque-là était déjà membre de la direction du Parti Communiste Guadeloupéen (PCG).

Au début des années 70, alors que personne ne parlait encore en Guadeloupe de l’intercommunalité, nous avons donné naissance à l’inter- communalité politique dans le Nord Grande-Terre de Morne-à-l’Eau en passant par Petit-Canal et Port-Louis pour arriver à Anse-Bertrand.

A la lecture du parcours politique de chacun, Rodolphe Vélin a été pen- dant un certain temps l’adjoint au maire à Anse-Bertrand sous la man- dature de l’ancien maire, Alfred Dona-Erie, Victor Arthein, maire de Port-Louis depuis 2014, Florent Mitel, ancien maire de Petit-Canal, Jean-Claude Lombion, maire de Morne-à-l’Eau de 2005 à 2016 et quant à moi, je n’ai jamais envisagé réellement une carrière d’élu ou même dans l’appareil du PCG.

Au sein de la Section communiste de Morne-à-l’Eau de l’époque existait une saine émulation politique entre la Cellule Euvremont Gène dirigée par Jean-Claude Lombion et la Cellule Frédéric Carindo dont j’étais le pre- mier responsable.

La Cellule Euvremont Gène réunis- sait essentiellement les vétérans de la Section et la Cellule Frédéric Carindo l’essentiel de l’effectif jeune de celle-ci.

D ans le courant des années 90, la Cellule Frédéric Carindo décide de passer à la vitesse supérieure afin d’élargir son audience dans la popula- tion et sera à l’origine au plan associa- tif de la création du Forum mornalien dont j’assumais la présidence avec le soutien pratiquement de tous les membres actifs de cette structure de base du PCG.

Julien Chovino démissionne de sa fonction de maire en 2005 pour des raisons de maladie, Jean-Claude Lombion est élu à la tête de la com- mune après le vote majoritaire du conseil municipal spécialement convoqué à cet effet.

Le nouveau maire dans la perspective de la préparation des élections muni- cipales de 2008 va créer à son tour son groupe politique local, le Mouvement Populaire Mornalien (MPM) qu’il va lui-même présider en me proposant d’être le formateur politique et le référent communica- tion pour les membres et les sympa- thisants du MPM.

Déjà Directeur de Cabinet de 2001 à 2005 dans des conditions difficiles compte-tenu de la situation politique et sociale au plan communal, j’ai pro- posé et obtenu du maire Lombion mon intégration dans la fonction publique territoriale en qualité de Chargé de communication de la ville de Morne-à-l’Eau.

Durant toute mon année de fonc- tionnaire territorial stagiaire de 2006 à 2007, j’ai travaillé directement et étroitement avec la Direction du Cabinet du maire et l’administration communale dans la perspective de l’échéance électorale de 2008 en combinant avec succès sur le terrain avec les cadres administratifs de la mairie, gestion politique, gestion administrative, gestion technique, stratégie de communication et démarche de proximité en direction de la population.

Sans risque de me tromper, je suis en mesure d’affirmer aujourd’hui que la première élection du maire, Jean-Claude Lombion au suffrage universel en 2008 était d’abord une grande victoire collective de l’admi- nistration communale qui a su à ce moment-là mobiliser des moyens budgétaires, financiers, techniques et matériels pour cette réussite col- légiale, mais également et surtout du MPM qui a démontré sur le ter- rain pendant la période de précam- pagne et durant la campagne élec- torale sa force de mobilisation pour rassembler et fédérer toutes les forces vives mornaliennes autour de la candidature du maire-sortant, Jean-Claude Lombion.

C’est ça la vérité historique sur les élections municipales de 2008 à Morne-à-l’Eau, chacun à sa place, chacun assurant sa mission sur son poste de travail, mais tous avaient une seule idée en tête et tous v isaient un seul et même objectif tactique et stratégique, la victoire électorale du candidat Lombion au suffrage universel.

Jean-Claude Lombion avec qui j’avais participé en 1978 au 11 è me Festival Mondial de la Jeunesse et des étudiants à Cuba dont il était le chef de la délégation guadelou- péenne à ce grand évènement international m’a encouragé très fortement une année après en 1979 à prendre la décision de poursuivre mes études supérieures dans la plus grande des îles de la Caraïbe.

J’ai écouté naturellement le bon conseil de mon ancien professeur d’Anglais. Profondément Mornalien, Guadeloupéen, Caribéen et Interna- tionaliste, Jean-Claude Lombion était un grand admirateur de Gerty Archimède qui l’inspirait beaucoup.

Il a milité pour réussir après sa réélec- tion aux élections municipales de 2014 le regroupement des com- munes d’Anse-Bertrand, Port-Louis, Petit-Canal, Le Moule et Morne-à- l’Eau en acceptant de 2014 à 2016 (date de son décès) d’être le 1er vice- président de la Communauté d’agglo- mération du Nord Grande-Terre (CANGT) tout en souhaitant son élar- gissement à la Désirade, Saint- François, Sainte-Anne et Le Gosier. Ce qui n’a pas été possible de faire à cette époque compte-tenu des réticences politiciennes de certains exécutifs municipaux du Sud Grande-Terre.

Il avait aussi une forte volonté de lancer la CANGT dans une stratégie politique de rapprochement et de coopération avec la Caraïbe. Chose qu’il a pu faire avec l’Association des maires de la Guadeloupe (AMG) du temps de sa présidence dans cet organisme.

Homme de dialogue, même quand le dialogue était pratiquement rompu entre lui 2 ème adjoint et le maire, Chovino, j’étais celui qui en ma qualité de Directeur de Cabinet faisait le lien entre lui et Chovino pour éviter une rupture politique brutale et inatten- due par les Mornaliens et les Guadeloupéens entre les deux hommes avec qui je prenais un grand plaisir à collaborer dans le sens de l’in- térêt général de la population de Morne-à-l’Eau.

C’est encore votre serviteur, après l’accord de toutes les parties concer- nées qui organise cette fameuse réu- nion de réconciliation politique de Jabrun en présence d’Edouard Francietta, Mignotte Longfort, Julien Chovino et Jean-Claude Lombion pour faire la paix des braves et sauver ainsi l’élection municipale partielle de 2 005 au sein du conseil municipal de Morne-à-l’Eau pour barrer la route de l a mairie à Franck Garain.

Le 12 avril 2005, Jean-Claude Lombion est élu maire de la commune au sein de l’Assemblée ddélibérante avec le soutien politique majoritaire de Chovino, Francietta, Longfort et de t ous les élus municipaux restés fidèles au Maire communiste démissionnaire et soudés comme un seul homme autour de la candidature de Lombion.

Dans le contexte politique et social de Morne-à-L’Eau en 2005 à la fois déli- cat et très particulier, je me félicite d’avoir pu rassembler ces deux hommes, Chovino et Lombion sur l’essentiel afin de permettre aux com- munistes mornaliens et à la popula- tion mornalienne de respirer et de construire un autre projet politique novateur et durable.

Jean-Claude Lombion savait mon attachement pour le rassemblement et l’unité des hommes et des femmes pour remporter des victoires collec- tives au service de tous.

Il était le mieux placé pour savoir qu’à l’intérieur du dispositif politico- administratif de la mairie que j’étais celui qui pouvait interpréter dans le moindre détail son «Nouveau contrat mornalien» élaboré pour la mandature 2014-2020 sur le plan de la communication institution- nelle et dans son volet démocratie de proximité en recherchant tou- jours l’adhésion sur le terrain de la population dans les quartiers, sec- tions et résidences collectives.

Non seulement Jean-Claude Lom- bion m’a donné les pleins pouvoirs afin d’apporter ma modeste contri- bution au développement de la communication de la ville, mais il a mis à ma disposition de chef de ser- vice d’importants moyens pour la réalisation de la démocratie de proximité en direction de ses admi- nistrés mornaliens.

Tout en luttant frontalement contre la maladie et par l’intermédiaire d’un ami commun, il a manifesté sa volonté de me rencontrer une dernière fois tout en sachant qu’il était condamné.

Malheureusement, il perdra avant de me rencontrer ce dernier combat pour la vie avec le sentiment du devoir accompli pour Morne-à-l’Eau, le Nord Grande-Terre, la Guadeloupe, la Caraïbe et le Monde.

Jean-Claude Lombion était véritable- ment un homme de paix, de la justice sociale et un ambassadeur de l’amitié, de la solidarité, de la coopération, de la collaboration et de la fraternité entre tous les pays et tous les peuples de la planète.

HONNEUR ET RESPECT POUR LA VIE ET L’OUVRE DE JEAN- CLAUDE LOMBION !