Ils ont joué la vie de l’homme dans une cuisine électorale

Cette forme de tripatouil- lage électoral n’a servi ni à LREM , ni à la démocratie. Le lendemain du premier tour laisse un goût amer. Avec un taux d’absten- tion record difficile à analyser avec l’effet coronavirus…

Le premier tour des élec- tions municipales qui s’est déroulé le 15 mars dernier en pleine crise du Coronavirus, figurera dans les annales de la vie politique en France et en Guadeloupe comme une des plus grandes arnaques de la démocratie bourgeoise.

Les plus hauts dirigeants poli- tiques français se sont ligués pour «braquer» le suffrage uni- versel avec pour seul objectif, gagner la majorité des voix pour leur parti, et cela, au mépris de la vie de l’homme.

Il n’est pas exagéré de considérer la décision prise par le Président Emmanuel Macron, après consultation des plus hauts dignitaires français, qui tous, semble-t-il, étaient d’accord à maintenir ce premier tour des élections municipales comme un acte de refus d’assistance à une population en danger.

C’était un crime prémédité, dans une situation de crise sanitaire qui sème la mort sur son pas- sage. L’acte est d’autant plus condamnable si on se réfère à la déclaration de Madame Agnès Buyzin ex-ministre de la santé et candidate aux élections munici- pales à Paris, qui dit avoir pré- venu le Premier ministre et le Président de la République de l’imminence de ce danger, il y a plusieurs mois.

Le gouvernement français savait parfaitement ce qui allait se pas- ser : Il y avait déjà l’expérience de la Chine, l’exemple de L’Italie à la frontière de la France.

Pourtant, le Président de la République qui s’est adressé à la nation le jeudi 13 mars n’a pas dit toute la vérité aux Français, se contentant d’énoncer quelques mesures de protection sans annoncer celle, qui aux yeux de tous les citoyens, apparaissait comme la plus responsable et la plus efficace : Le report des élec- tions municipales.

La contradiction apparente par rapport à son appel à respecter les gestes barrières, à éviter les rassemblements de personnes servait en fait à camoufler une basse cuisine électorale de mani- pulation de l’électorat, dans la perspective d’établir un rapport de force politique pas trop défa- vorable au parti du Président, au premier tour des municipales.

Cette forme de tripatouillage électoral n’a servi ni à LREM , ni à la démocratie. Le lendemain du premier tour laisse un goût amer. Avec un taux d’abstention record difficile à analyser avec l’effet coronavirus, des résultats éparpillés, pas toujours significa- tifs, impossible de faire des pro- jections politiques crédibles.

Pris à son propre piège, le Président de la République fait semblant de découvrir ce qu’il savait bien avant le premier tour : La France est entrée en phase 3 de l’épidémie. Il prend des mesures de confinement extrêmeset toujours sans aban- donner sa ligne politicienne de manipulation électorale, il décide de reporter le deuxième tour des municipales et la mise en place des conseils municipaux élus au premier tour.

Après la débâcle de 1939, qui a donné Pétain et Sorin la République en France et en Guadeloupe va faire l’expé- rience d’un nouveau déni démocratique.