Entretien avec un responsable de la grande distribution

Depuis le 17 mars 2020, la France a mis en place le confinement afin de p ouvoir lutter efficacement contre le coronavirus. Cette mesure de confi- nement, consistant à restreindre au maximum les déplacements des per- sonnes, a bouleversé nos structures économiques et sociales. En effet, de n ombreuses entreprises ont dû restreindre leurs activités, cependant cer- taines entités ayant une utilité se voient contraint de répondre à la demande des citoyens. C’est le cas des commerces dans le secteur de la dis- tribution alimentaire. Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec le responsable de l’un de ces magasins qui a bien voulu partager avec nous ses impressions depuis la mise en place du confinement.

Vous attendiez-vous à vivre une situation telle que nous la connais- sons actuellement ?Responsable de magasin :Personne ne s’apprête à vivre une telle situation. Même en temps de crise, il est difficile de réaliser la gravité tant qu’on n’a pas directement été concerné. De plus, le nombre de cas en Guadeloupe demeure relativement peu élevé comparativement à d’au- tres pays. Mais, il ne faut pas se trom- per. Il faut reporter le nombre de cas au chiffre de la population.

Face à cette pandémie, quelles sont les mesures que vous avez mises en place pour protéger vos collabora- teurs et les clients des risques de pro- pagation du virus ?Pour faire face à cette pandémie, au sein de notre entreprise nous res- pectons dans un premier temps tous les gestes barrières. Nos employés bénéficient de gants en latex à usage unique, de solutions hydro alcooliques, des barrières de protection en plexiglass ont été ins- tallées devant chaque caisse, nos caissiers et nos caissières sont équi- pés de visières. Un aménagement d’horaires a été mis en place pour contribuer à la lutte contre l’épidémie.

L’ensemble de vos collaborateurs ont- ils adhéré aux mesures prises ?L’ensemble des salariés a adhéré aux mesures prises car il s’agit avant toute chose de la préservation de leur santé. Certains collaborateurs se sont mis en arrêt de travail pour raisons de santé mais aussi de garde d’enfants.

Au niveau de la fréquentation de votre espace commercial, avez-vous constaté un changement depuis le début du confinement ? Depuis le début du confinement, nous pouvons constater que le panier moyen du consommateur a évolué. Le client a tendance à faire des courses pour une période longue afin de sortir le moins sou- vent de chez lui. Mais le respect des gestes barrières nous contraint de limiter à 30, le nombre d’acheteurs présents au même moment dans le magasin et de filtrer les entrées. Bien évidemment, des dispositions sont prises pour faciliter l’accès des personnes âgées, à mobilité réduite et le personnel soignant.

Les clients ainsi que votre personnel, courent-ils les risques d’être exposés au virus ? Bien sûr, il faut avoir constamment cette donnée dans son comporte- ment. Malgré les mesures de protec- tion et d’hygiène que nous prenons, les risques de contamination sont tou- jours possibles, compte-tenu des modes de transmission de ce virus : le vecteur humain. Donc, la responsabi- lité de tout un chacun est engagée. Il faut se protéger pour protéger les autres. Il faut de la discipline. Le meil- leur rempart est de rester chez soi. Toutefois, la population a besoin de se procurer ses besoins de premières nécessités et nous assurons le ravitail- lement des familles guadeloupéennes.

Selon vous, peut-il y avoir un risque de pénuries ? Pour le moment, il n’y a pas de risques de pénuries. Comme en temps cyclo- nique, il peut y avoir une grande affluence en début de journée, ce qui fait que celui qui viendra l’après-midi ne trouvera pas nécessairement ce dont il a besoin. C’est plus la consé- quence d’une psychose générale qui crée une forme de pénurie de court terme. Nous sommes encore approvi- sionnés correctement et quotidienne- ment. Si le consommateur se conten- tait de prendre ce dont il a besoin, à des quantités raisonnables, chacun y trouverait son compte.

Le préfet a pris un arrêté instaurant le couvre-feu sur l’ensemble de l’ar- chipel pour le week-end Pascal, du samedi 11 avril à 14 heures jusqu’au mardi 14 avril à 7 heures. Etes-vous d’accord avec cette mesure ?L’arrêté préfectoral pour ce week-end pascal est une bonne chose. Cela va éviter que la population soit tentée de sortir et contribuer à la propagation du virus. Toutefois, c’est un coup dur pour les commerces car, nous serons fermés pendant 3 jours. Mais, c’est une bonne mesure pour sauvegarder la santé et la vie des Guadeloupéens.

Quels conseils avez-vous à donner aux clients de notre territoire ?«Restez chez vous !». Si vous n’avez aucune obligation d’urgence, ne sortez pas. Prenez soin de votre famille, pre- nez soin de vos enfants. Préservons notre santé.