Coronavirus : La vraie guerre est livrée contre les travailleurs et les peuples
Dans sa déclaration à la nation, le lundi 16 mars 2020, le Président de la République a dit sur un ton de «commandant en chef», «nous sommes en guerre !». L’ennemi offi- ciellement désigné était le corona- virus, vecteur du Covid-19.
Drôle de déclaration de guerre qui nous rappelle, à bien des égards, celle de 1939-1945 contre l’Alle- magne. D’abord, l’ennemi dési- gné, l’Allemagne, était-il le vrai, celui contre lequel on voulait se battre ? L’histoire nous enseigne comment la France s’est retrou- vée acculée, face à l’Allemagne, alors que les chefs de gouverne- ment et de guerre regardaient plus à l’Est… L’URSS.
Ensuite, la drôle de guerre, comme on l’a appelée, parce qu’il n’y avait ni stratèges, ni armées, ni matériels, ni munitions, n’est-ce pas celle que nous vivons contre le coronavirus ? L’invasion du coronavirus apparue en Chine était annoncée depuis le mois de novembre 2020. Le gou- vernement français n’a pris aucune des mesures qu’exigeait cette menace imminente pour préserver la vie des Français :
- Pas de moyens dans les hôpitaux (lits de réanimation, respirateurs, médecins et soignants).
- Pas de blouses, de masques, de gants, de solution hydro alcoolique, pour le personnel de santé et la population.
La ligne «Maginot» étant fran- chie comme en 1940. Le Prési- dent, chef de guerre, n’avait pas d’autres ressources que de confiner la population.
Ce sont les travailleurs : ceux de la santé, ceux de la sécurité, les pom- piers, les ambulanciers, les mana- gers et les caissières des com- merces d’alimentation, les agricul- teurs, qui ont tenu, avec courage et abnégation, les lignes de front.
Ils méritent notre reconnaissance, parce que l’Etat a failli à son devoir d’assistance, en étant incapable de leur venir en aide : trois semaines après le début de l’épidémie, il n’y avait toujours pas suffisamment de respirateurs dans les urgences, de lits de réanimation, de masques, de gants et de solution hydro alcoo- lique, de tests de dépistage. La population confinée a affronté cette situation en faisant jouer tous les ressorts de la solidarité.
Empêtré dans ses contradictions, ses mensonges, privilégiant la communication à l’action, nour- rissant la polémique de la chloro- quine, le gouvernement français n’a pas montré qu’il était réelle- ment «en guerre» contre le coro- navirus. A ce moment, ce dernier a déjà tué, chiffre officiel, 27 000 personnes en France et on ne l’a pas encore vaincu.
Les ennemis du gouvernement, les vrais, ce sont ceux contre lesquels il livre bataille depuis son accession au pouvoir. Ce sont ceux que le Président désigne par ce mépris : «ceux qui ne sont rien» ; ce sont les gilets jaunes, ceux que le minis- tre Castaner fait gazer et mutiler dans les manifestations ; ce sont les retraités qui s’opposent aux réformes de la retraite et à une fiscalité injuste.
La preuve de ce que nous avan- çons ? Le gouvernement, au service du grand capital, a pris des ordon- nances le 25 mars 2020, en plein confinement, pour permettre de renforcer l’exploitation des travail- leurs. Le patronat pourra faire tra- vailler les salariés jusqu’à 60 heures par semaine, leur imposer jusqu’à six jours de congé, et réduire leurs jours de repos et de RTT. Cela, pour répondre à la demande de Monsieur Geoffroy Roux de Gezieux, le chef du Medef qui a déclaré «qu’il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire».
La vraie guerre, celle qui n’a jamais cessé pour le camp de Macron, la lutte des classes, connaît une violente offensive des forces capitalistes qui pen- sent pouvoir stériliser le mouve- ment social à la sortie de la crise sanitaire.
Le gouvernement français annonce déjà un soutien de 110 milliards aux grandes entreprises pour soutenir cette offensive. La décision d’ouvrir les écoles le 11 mai participe de cette lutte des classes.
La France, à contre-courant de cette immense solidarité qui s’est déployée sur toute la planète pour lutter contre le corona virus, joue avec l’Union Européenne inféodée à l’alliance atlantique, sa partition dans la guerre lancée contre les peuples de Cuba, du Venezuela, de la Chine, qui donnent l’exemple au monde de la supériorité du socia- lisme-communisme sur le capita- lisme en phase de décomposition.
La présence du bateau de guerre français Dixmude dans la Caraïbe, sous couvert d’une mission officielle d’assistance nommée résilience, ne trompe aucun observateur de la situation géopolitique dans cette région du monde.
Les forces de la paix, les organi- sations démocratiques de la jeu- nesse du monde, les Partis Communistes et ouvriers du monde, sont mobilisés pour faire échec à toutes agressions contre des pays souverains et des peuples qui ont choisi libre- ment leur modèle de société.
L’ancienne ministre de la justice, Christiane Taubira, en taclant le président du Medef, a esquissé le cadre de ce qui doit changer.
«Ces vieux réflexes qui consistent à dire que la vie des gens, leur sécurité, leur santé, leurs conditions de vie… tout ça, est hors champ ; ce qui compte, c’est la productivité, la ren- tabilité, les cadences ; ça c’est ter- miné». Un autre monde se lève !