La lutte de places à remplacer la lutte de classes

Il y a urgence de stopper l’approfondissement de la crise générale, économique, sociale, politique et sociétale, qui délite notre pays en perte de sens et en perte des valeurs éthiques sans lesquelles il n’y a pas de société.

Les urnes ont rendu leurs verdicts, les conseils municipaux et les conseils communautaires se sont installés, les nouveaux élus ont pris leurs fonctions les ennemis d’hier sont devenus les amis d’au- jourd’hui, mais les difficultés qui taraudent la vie de la grande majo- rité des Guadeloupéens demeu- rent posées et sont plus que jamais en attente de solutions.

Quelle que soit la commune d’ap- partenance, les préoccupations sont les mêmes, la création d’activi- tés économiques, l’eau, le loge- ment, le traitement des déchets, la maîtrise du foncier, la prise en compte du vieillissement de la population. Alors que les enjeux politiques sont importants, les élec- tions municipales sont volontaire- ment dépolitisées, déconnectées des enjeux véritables du pays pour n’être que le terrain d’affronte- ments de personnes et de clans qui pour la plupart, se glorifient de n’avoir aucune appartenance ou apparentement politique, aucun lien avec un courant de pensée, aucun ancrage idéologique et ne porte aucune vision qui aille au-delà des frontières de leur commune, en dehors de toute ligne politique.

La mise en place des bureaux Communautés d’agglomérations, ne traduit pas une confrontation politique sur le fond, mais un affrontement politicien avec des alliances de circonstance moti- vées principalement par les ambi- tions et les intérêts personnels en dehors de toute vision politique globale et partagée.

Dans la réalité des faits la Guadeloupe est otage des com- bines et des négociations qui se nouent dans son dos et sans aucune considération pour les souffrances et les difficultés que vivent de très nombreux Guadeloupéens.

Nous dénonçons ces pratiques poli- ticiennes caractérisées par des ras- semblements hétéroclites, des alliances et des regroupements qui n’ont pour seul objet que de servir les ambitions et intérêts personnels de certains, où les ennemis d’hier sont les amis d’aujourd’hui, pour déchouker tel ou tel, où les affronte- ments de personnes et de clans ont pris le pas sur la bataille des idées.

LA LUTTE DE PLACES À REMPLA- CER LA LUTTE DE CLASSES

Ce sont ces pratiques qui décrédi- bilisent et gangrènent la vie poli- tique et qui expliquent la distance et le désintérêt d’une grande par- tie de la population et principale- ment des jeunes vis-à-vis de la chose publique, c’est une straté- gie volontaire pour les tenir et les maintenir à l’écart de l’engage- ment politique et militant.

Il y a urgence de stopper l’appro- fondissement de la crise générale, économique, sociale, politique et sociétale, qui délite notre pays en perte de sens et en perte des valeurs éthiques sans lesquelles il n’y a pas de société.

Il faut redonner du sens à l’engage- ment militant, à l’essence de la poli- tique qui est la bataille des idées et l’existence de partis politiques qui assument leur positionnement de classe et leur vision de la société.

Face à ce brouillage et à ce dévoie- ment de la finalité du combat et de l’engagement politique en Guadeloupe, il appartient aux par- tis politiques organisés, qui défen- dent une ligne idéologique et qui portent un projet de société, de se réapproprier l’espace du débat d’idées et de la confrontation idéologique afin d’éclairer la conscience et la lutte d’émancipa- tion du peuple guadeloupéen.