Fin de la trêve sociale : La CGTG monte au créneau

Le mercredi 15 juillet 2020, le syndicat CGTG organisait une conférence de presse à Jarry pour dénoncer de graves difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs de plusieurs secteurs. Une liste relativement longue.

• La SA Pajamandy : les salariés sont privés de salaires depuis 5 mois, sans être licenciés.

• Alizés Transport et Will Academy : les sala- riés sont victimes d’escroquerie à répétition.

• Central Energie : les travailleurs en lutte depuis le 23 juin 2020 sont sacrifiés sous prétexte de transition énergétique. Cette entreprise fiable dégage 18 millions d’euros de bénéfice sur les dernières années. Le sta- tut des UEG qui régit cette entreprise pré- voit en autre une garantie d’emploi et de carrière pour ses salariés selon Jimmy Thélémaque, Secrétaire du syndicat de l’énergie en Guadeloupe.

• La santé : les problématiques antérieures au Covid-19 persistent. Les remerciements et médailles ne suffisent pas à régler la ques- tion des moyens humains et matériels, pré- cisait M. Belair de la CGTG santé. Remise en cause de la prime de vie chère (40%). Nul n’est à l’abri selon le syndicat.

• Le Siaeag est en cours de liquidation, sans que le sort de près de 150 salariés ne soit véritablement scellé.

Les salariés de la banane, quant à eux, ne demandent que l’application d’un proto- cole d’accord suite à une décision de justice. L’hôtellerie n’est pas en reste avec les nou- velles mesures proposées dans la branche, notamment la suppression du 13 ème mois, le blocage des salaires jusqu’en 2023. Inacceptable répond le syndicat qui estime que, sous couvert de crise sani- taire, le patronat tente de faire passer toutes les mesures scélérates qui sont dans les tiroirs depuis fort longtemps.

Pas de répit, ni de vacances pour la CGTG qui a tenu à lancer un message fort aux dif- férents interlocuteurs concernés.

Après le blocage du rond-point des mineurs à Capesterre Belle-Eau pour que justice soit rendue aux ouvriers de la banane de la société Bois-Debout, puis la rencontre, jeudi dernier, avec la Région, pour plaider la cause des sala- riés d"Energie Antilles, c’est une nou- velle montée en puissance qui s’amorce.

Pour Jean-Marie Nomertin, c"en est assez : «La crise du Covid-19 ne doit pas être un prétexte pour remettre les acquis en cause».

Le chef de file du syndicat des travailleurs mobilise ses militants et affirme ne pas vouloir prendre en otage la population. Quelle forme prendra la mobilisation ? Au cours de la conférence de presse, il n"a rien dévoilé de son plan d"attaque mais il promet de ne pas rester inactif. C’est une véritable mise en garde du syndicat dont les conséquences pourraient rendre les vacances 2020 très chaudes.

La contestation reprend ainsi ses droits. La trêve des confiseurs est bien et bel terminée. Josse