Rentrée scolaire 2020 : Dans quelles conditions ?

Sans être spécialistes, on a du mal à penser qu’avec l’actuelle mon- tée des infections Covid-19, on pourra se passer à l’école de la distanciation physique et que tous les enfants auront des masques, fournis par leurs parents, en quantité et qualité suffisantes.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les conditions de cette rentrée scolaire sont encore très floues. On entend beaucoup de choses dans l’incohé- rence la plus totale, et cela n’est pas fait pour apaiser la crainte des familles déjà ébranlées par les effets de la crise sanitaire et sociale.

Voilà une rentrée scolaire qui s’an- nonçait déjà depuis 7 mois, fort difficile. Le seul bon sens com- mandait déjà de la préparer avec soin, en tenant le plus grand compte des retombées prévisi- bles de la crise sanitaire sur les dif- ficultés déjà présentes au sein des établissements scolaires.

La chose ne s’avérait pas facile. Mais en s’y mettant tous sur une position privilégiant l’intérêt des enfants scolarisés, tout en tenant compte de la nécessité de résoudre les pro- blèmes importants qui affectent de nombreuses écoles, on pourrait arriver à une situation acceptable. Nous pensons notamment à l’ab- sence d’eau et de toilettes conve- nables dans les écoles, à certains aménagements des espaces dispo- nibles pour repenser la répartition des élèves en tenant compte des mesures à observer pour gérer la présence du virus.

Cela demandait une volonté forte de tous les partenaires qui concou- rent à l’oeuvre d’éducation : Recto- rat, municipalités, Conseil départe- mental, Conseil régional, Fédéra- tions de parents d’élèves, syndicats de l’enseignement, Conseil acadé- mique… pour aboutir à la meilleure feuille de route possible, en vue d’une rentrée scolaire à la mesure de nos possibilités.

Loin de tout cela, après avoir entrevu l’espoir de cet effort com- mun, on a assisté à une véritable débandade de certains, pour appa- raître peut-être comme les meil- leurs élèves des maîtres parisiens. Finalement, chacun a fait chez lui sa petite sauce rapide, pour montrer qu’il était en mesure d’ouvrir ses écoles.

Aujourd’hui, les résultats sont là, mais ils sont camouflés. Car on entend ça et là, venant de per- sonnes autorisées : «on est prêt pour la rentrée», «tout va bien». La nou- velle rectrice a annoncé dès son installation qu’elle s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur. Que le protocole de rentrée fixé par le ministre sera le cadre en vigueur pour tous.

Or, ce protocole reste lui-même très flou, annonce des mesures qui ne semblent pas répondre à nos réalités, et qui rappellent celles qui ont été édictées par le gouvernement au début de la pandémie, concernant, notam- ment le port de masques.

Sans être spécialistes, on a du mal à penser qu’avec l’actuelle mon- tée des infections Covid-19, on pourra se passer à l’école de la dis- tanciation physique et que tous les enfants auront des masques, fournis par leurs parents, en quan- tité et qualité suffisantes.

En fait, nous ne voulons pas être des oiseaux de mauvaise augure, mais il nous est difficile de croire que cette rentrée scolaire, telle que préparée, se passera dans des conditions acceptables.

Une fois de plus, on se rend compte qu’il n’y a de la part des autorités organisatrices de l’Education en Guadeloupe, aucune volonté d’agir en concertation avec les représen- tants de parents d’élèves et les syndicats de l’enseignement. On applique les décisions prises à Paris et c’est tout.

Alors on peut se demander ce que recherchent les autorités organisa- trices dans un contexte sociétal déjà difficile, majoré par une crise sani- taire avec son cortège de problèmes économiques et sociaux.

Que veut-on nous imposer en fin de compte ? En tout cas, ça semble mal parti, et c’est bien dommage. Car, les problèmes qui peuvent affecter la bonne marche des écoles, auront des répercussions négatives sur les familles qui ont déjà des problèmes quotidiens non résolus. Ce n’est donc pas une pers- pective à prendre à la légère !