Rentrée scolaire 2020 Les partenaires sont-ils prêts ?

A la sortie du confinement engendré par la pandémie du Covid-19 et l’annonce progres- sive du retour des élèves dans les écoles et établissements à partir du 18 mai 2020, une légi- time et longue désapprobation s’était installée dans le monde de l’éducation et chez les diffé- rents partenaires. Désapprobation ayant engen- dré aussi des polémiques. Deux solutions adoptées : attendre le mois de septembre pour une rentrée plus conforme à la rai- son ; continuer à faire passer à distance le message éducatif, par les moyens mis en oeuvre au cours du confinement. A quelques jours de cette ren- trée 2020, fixée au mardi 1er septembre par le ministre de l’Education nationale, Jean- Michel Blanquer, la question, naturellement, est la suivante : les partenaires sont-ils prêts ?

En tout cas, on ne peut que répondre par l’affirmatif pour la haute autorité ministérielle qui a publié, le 05/08/2020, un «guide sanitaire allégé» tenant compte de l’affaiblis- sement de la pandémie sur le terri- toire français et en Outre-Mer et des dispositifs d’évaluation, de rat- trapage, de soutien des élèves en difficulté, un plan de lutte contre le décrochage, des activités pédago- giques complémentaires pour les élèves les plus en difficultés, le ren- forcement du dispositif «Devoirs faits», «un plan de continuité péda- gogique en cas de deuxième vague».

Cette mise en partition est cepen- dant bémolisée par la déclaration du Président de la République Emmanuel Macron, lors de son interview télévisée du 14 juillet 2020 : «Si nous faisons bien les choses, nous aurons une rentrée des classes un peu différente, etencore plus exigeante pour rattraper le retard des mois passés».

Le Président de la République ne pense pas si bien dire car, ces bémols que traduisent la condition«si nous faisons bien les choses», sont précisément de nature à s’in- terroger et à ne pas rassurer.

Certes, on ne peut contester, ni même discuter, l’obligation qu’il y a, désormais, pour le retour sur les bancs des écoles, des collèges, des lycées, des universités, le plus rapi- dement possible, selon le calendrier d’ailleurs fixé par le ministre de l’Education nationale française. Cependant, ce «guide sanitaire allégé»que nous publions sous forme d’un tableau de synthèse, provoque une profonde préoccupa- tion chez les syndicats d’ensei- gnants, les associations de parents d’élèves et les élèves, en particulier concernant l’aspect suppression de la distanciation physique.

Le Gouvernement s’est-il donné les moyens et aura-t-il la volonté de«rattraper le retard des mois passés» et tout simplement donner à l’aca- démie de Guadeloupe les moyens pour une école de la réussite ?

Les responsables des collectivi- tés ont-ils pu se mettre à la hau- teur de la situation inédite qu’ils auront à gérer ?

Il faudra s’y attendre : la nouvelle rectrice de l’académie Guadeloupe, Christine Gangloff-Ziegler, nom- mée au Conseil des ministres du 29 juillet 2020, qui a pris ses fonctions il y a seulement quelques jours, et à qui nous souhaitons la bienvenue, aura à faire face à plusieurs chan- tiers, tant ceux ante-covid concer- nant les dossiers retraite et suppres- sions de postes que ceux générés par le coronavirus.

Il reste seulement à espérer que les jeunes guadeloupéens ne feront pas, à nouveau, les frais d’insuffisances, d’incompréhen- sions, d’incohérences dans la ges- tion de cette pandémie, de manques de dialogue social, pour que l’année scolaire se déroule dans des conditions optimales.