Se mettre en mouvement ensemble pou Gwada !

A tous les niveaux, on gère l’existant. C’est l’immobilisme et la politique de communication qui sont au pouvoir. Derrière ce rideau de fumée, l’Etat se renouvelle et pousse ses pions pour baliser le chemin qu’il trace pour notre peuple.

Les déclarations qui ont fusé de tous les milieux : poli- tiques économiques, sociaux, culturels et religieux étaient unanimes à reconnaître que le confinement occasionné par le coronavirus avait montré notre formidable capacité de résilience, mais avait mis aussi en évidence tout le potentiel de savoir, de création, de pro- duction et d’innovation dont était porteur notre peuple, sans jamais oublié son sens de la solidarité.

C’était un moment d’oecumé- nisme sans précédent qui nous confortait dans ces deux idées qui nous sont chères : une autre Guadeloupe est possible et que nous pouvons faire peuple.

Les illusions que nous pou- vons vivre tranquilles sous le parapluie de la France s’étant envolées, suite à l’in- capacité et à la désinvolture du pouvoir français de nous protéger de la pandémie du coronavirus, les plus lucides, les plus conscients et les plus courageux des fils de Guadeloupe ont affiché clai- rement leur volonté de don- ner une nouvelle direction à la Guadeloupe.

Les grands défis qui font l’histoire d’un peuple ont été fléchés : Un nouveau modèle économique, un nouveau statut politique.

Nous étions sûrs qu’après l’ex- périence humiliante d’avoir assisté pratiquement en invités à la gestion du Covid-19 sur notre sol national Guadeloupe, qu’il n’y avait pas d’autres choix pour les décideurs que d’em- prunter le chemin de l’émanci- pation «Pou ba Gwadloup on dòt dirèksyon, on dòt balan !».

Le brouillard qui s’étend aujourd’hui sur la vie poli- tique, sociale et culturelle de la Guadeloupe semble contre- dire cette belle espérance.

Depuis les dernières élections municipales et communau- taires, les batailles rangées pour la conquête de nou- veaux strapontins ont pris le dessus, la politique politi- cienne règne en maître.

Il n’y a plus de paroles politiques fortes, Il n’y a plus d’expression de rupture sociale. Certes, des choses se font ou sont annon- cées. Mais tout cela concourt à baisser la pression, à limiter les dégâts, à répondre à l’urgence. Le renversement de paradigme n’est pas à l’ordre du jour.

A tous les niveaux, on gère l’existant. C’est l’immobilisme et la politique de communica- tion qui sont au pouvoir. Derrière ce rideau de fumée, l’Etat se renouvelle et pousse ses pions pour baliser le chemin qu’il trace pour notre peuple.

Mais, la Guadeloupe n’est pas que ces impuissances des gens de pouvoir. C’est aussi toutes ces forces positives qui agissent au sein du peuple pour construire des nouveaux rap- ports sociaux et politiques.

Ce sont ces forces que nous devons rassembler et met- tre en mouvement «Pou ba Gwadloup on dòt dirèksyon, on dòt balan !».