Coronavirus : La situation se dégrade en Guadeloupe

Le CHUG a déclenché son plan blanc et procède à des réorganisations internes pour anticiper l’accueil des patients Covid.

Dans une lettre datée du 8 septem- bre, adressée au préfet de la Guadeloupe et à la directrice de l’ARS, le directeur du CHUG, Monsieur Gérard Cotellon, pousse un véritable cri d’alarme : «Nous craignons à terme la saturation de notre système», et de poursuivre «l’afflux de patients suspects ou confirmés ne cesse d’augmenter».

La situation en Guadeloupe s’est dégradée très rapidement. Sur les 2 198 cas positifs recensés entre le déconfinement, le 11 mai, et le 6 sep- tembre,1836 l’ont été après le 20 août, soit 83% du total.

Alors que la Guadeloupe n’avait plus aucun malade du Covid gra- vement atteint au 7 août, elle en compte désormais 66 patients hospitalisés le 10 septembre.

Face à la catastrophe qui s’annonce, le directeur du CHUG, déclare que : l’établissement arrive ainsi au terme de sa capacité de réorganisation interne par ses seuls moyens. Il mar- tèle que le CHUG, pour continuer à assurer la prise en charge de manières sécurisées des malades, a un besoin important en personnels anesthésistes (médecins anesthé- sistes et infirmiers anesthésistes), réanimateurs et urgentistes.

Il sollicite l’octroi de renforts de la réserve sanitaire pour armer 8 lits de réanimation supplémentaire et lance dans le même temps un appel au recrutement immédiat pour renforcer les équipes soi- gnantes du CHUG.

L’ARS qui, au moment où se poin- tait le pic de la pandémie en Guadeloupe avait totalement ignoré la possibilité ouverte par le décret qui encadre le recrute- ment de personnels de santé étrangers va-t-elle répondre à l’appel du directeur du CHUG ? Madame Valérie Denux, va-t-elle emprunter la voie ouverte par le CHU, la CTM et l’ARS de la Martinique et signer une conven- tion avec les autorités cubaines pour l’envoie d’une brigade médi- cale en soutien à la Guadeloupe. On ne voudrait pas en douter.

Mais dans le communiqué publié après l’interpellation de Gérard Cotellon, transpire la même ligne de dénie des réalités, suivie par l’ARS depuis le début de la pandé- mie. Tout va bien dans le meilleur du monde. L’ARS, dit la directrice, a pris toutes les mesures et diffusé tous les messages de prévention pour maitriser la circu- lation du virus (!).

Pour l’ARS et la préfecture, les res- ponsables du rebond de la crise ce sont les Guadeloupéens qui ne res- pectent pas les gestes barrières, qui préfèrent fêter en famille.

En réalité, les autorités agissent pour culpabiliser et infantiliser les Guadeloupéens, l’objectif étant de masquer leurs défaillances et surtout leur faute lourde d’avoir ouvert trop tôt l’entrée en Guadeloupe, avec des mesures de sécurité improvisées et peu fia- bles. Il faudrait bien qu’ils rendent compte de ces atteintes à la vie des Guadeloupéens.

Pour l’heure, il s’agit de notre santé et de notre vie nous devons prendre et respecter toutes les dispositions pour les préserver.

Ne laissons pas ce droit aux seules autorités et aux seules institu- tions qui nourrissent l’ambition de mettre en place un régime totalitaire au service des puis- sances d’argent. Christian Celeste