MERCI MONSIEUR GUÉANT !

U n lecteur nous a fait remarquer aimablement, que notre billet de la semaine dernière comportait une erreur qui n'infirme pas le fond de l'article, mais qu'il faut par honnêteté rectifier.

Il a raison, ce n'est pas Guéant l'auteur du discours de Dakar, mais le sieur GUAINO, «la plume» du Président Sarkozy. Dont acte !

Mais, ils se ressemblent telle- ment dans ce milieu. Ils portent avec la même arrogance cette certitude d'être de droits divins, cette croyance en leur supériori - té supposée, sur tous ceux qui ne sont pas de leur sérail.

Le développement de l'humanité, sous l'impulsion de la lutte des peu - ples pour leur émancipation a démontré depuis longtemps l'inanité de ce mode de pensée.

La sortie calculée de Monsieur Guéant, Ministre de la République française de son état ne trouve pas, à nos yeux, son intérêt dans ce qu'elle signifie, mais dans le contenu des réactions qu'elle a suscitées dans un certain milieu de la petite bourgeoisie intellectuelle en Guadeloupe.

Ils sont sortis des bois tout ce beau monde invisible quand la République ferme des unités de soins à Marie-Galante, ferme des postes d'enseignants et des classes, liquide l'étude de la langue créole à l'université, réprime les syndicalistes.

Ils se sont précipités sur cette place des Martyrs de la Liberté à Pointe à Pitre, où, on ne les a jamais entendu un seul vendredi, mêler leur voix à celle de tous ceux qui viennent réclamer justice, liberté, respect des droits humains pour des hommes injustement emprisonnés dans le pays qui se veut le plus démocratique au monde : les Etats-Unis d'Amérique.

Ils étaient bien seuls. Comprendront-ils pourquoi ? Ils sont bien silencieux quand la République assassine en Irak, en Afghanistan, en Lybie.

Non ! Ils nous diront que ce n'est pas la République, c'est l'Etat raciste. Pourquoi n'ont-ils pas dit l'Etat capitaliste ?

Peut-être parce que pour eux, parler aujourd'hui de capitalisme, de colonialisme, de droit des peuples, de nation tout ça c'est ringard, dépassé ?

Pas du tout, et c'est là que nous devons remercier Guéant. Ils sont sortis des bois parce qu'il les a heurté dans ce qui structurent leur personnalité : leur appartenance à la nation françai- se, leur statut de citoyen de la République française.

Ils ont reçu le message de Guéant comme un rejet, un déni de leur affiliation à la civilisation occidentale et à la République française.

Comme disent les grandes per- sonnes chez nous, ces Guadeloupéens «offusqués» ka goumé èvè labé-la pou wob aw !

Nous avons choisi depuis long- temps d'assumer les valeurs, la culture, le caractère multi eth - nique qui fondent notre commu - nauté nationale riche de la diversité de toutes ses composantes. Merci encore Monsieur Guéant d'avoir, par cette saillie qui est un trait distinctif de votre civilisation, contribué à libérer la nôtre de ses scories.