Renforcer le Parti pour améliorer sa capacité d’intervention dans les masses

On n’a pas besoin d’être un observateur politique avisé pour comprendre l’urgence de la nécessité du changement réel dans tous les compartiments de la vie économique et sociale de notre pays et donc celle de pro- fondes et conséquentes trans- formations des structures poli- tiques qui aujourd’hui paraly- sent toutes avancées progres- sistes de notre peuple.

N''importe quel Guadelou- péen qui se donne la peine de réfléchir, qui en conscience observe et analyse la réalité qui nous est faite par la domi- nation coloniale française sur notre pays, devrait en toute intelligence et en toute dignité, être en mesure de le faire pour s’engager ferme- ment dans le combat libérateur.

Malheureusement, même si une bonne fraction de nos compatriotes parvient çà et là, à la compréhen- sion que la gageure est bien un changement politique de fond, par au moins l’érection d’un statut de large autonomie, il faut bien admet- tre que les forces du changement réel ne sont pas encore arrivées à créer les conditions d’un véritable mouvement populaire de masses pour décoloniser notre pays.

En fait, il ne faut pas avoir peur des mots. La tâche majeure qui est posée devant notre peuple, c’est la décolonisation de notre pays. C’est la réalisation de la révolution antico- lonialiste, anti-impérialiste, patrio- tique et démocratique.

C’est pourquoi, les forces anticolo- nialistes de notre pays, les forces progressistes et démocratiques partisans du changement réel, se doivent plus que jamais de redou- bler d’efforts pour s’acquitter de leur responsabilité. Elles doivent aller en direction des masses pour faire jaillir cette étincelle de fierté et de dignité et gagner pleinement une large majorité de notre peuple aux combats pour la noble cause de notre libération nationale.

En ce qui concerne le Parti Com- muniste Guadeloupéen (PCG), en dépit des difficultés de toutes sortes, ses militants savent que dans les conditions actuelles d’offensives générales anticommunistes, ils doi- vent d’abord faire face en réaffir- mant avec force leur statut de com- muniste, et se jeter dans la bataille avec lucidité et abnégation pour faire triompher leur mot d’ordre de plusieurs décennies.

Le combat pour décoloniser notre pays, pour offrir à notre peuple les meilleures conditions de développe- ment multiforme et d’épanouisse- ment n’est pas pour le PCG lui- même, pas plus ne l’est le combat naturel des Communistes pour l’émancipation de la classe ouvrière. Aujourd’hui, il y a l’urgence à redy- namiser la lutte anticolonialiste. Le soutien à la lutte des travailleurs et de leurs syndicats c’est une chose et nous continuerons à nous y employer, mais la tâche impérieuse c’est bien le redéploie- ment de la lutte pour la libération nationale et sociale de notre peu- ple. Le constat de la division ne doit en aucune manière être un prétexte à lever le pied.

Au contraire, prenant leur bâton de pèlerin, les Communistes doivent aller partout dans le pays convaincre nos compatriotes à rejoindre ce combat salvateur. C’est devenu, en plus du constat du délabrement de notre société que chacun peut faire et donc de la nécessité du change- ment réel, une question d’éthique et de morale, une question de dignité et de fierté, une question du respect de nous-mêmes en tant que peuple.

Il y a donc à affûter l’outil de lutte, à le renforcer, à le rendre performant. Un des impératifs, s’agissant de cet effort, c’est d’élargir l’implantation de notre Parti sur l’ensemble du ter- ritoire guadeloupéen, dans chaque commune du pays. Une réelle influence politique ne se résume pas à disposer de deux ou trois fiefs électoraux, mais à la capacité de mobiliser les Guadeloupéens dans toutes les communes de ce pays pour des questions essentielles relevant d’une avancée certaine dans le sens des intérêts du déve- loppement et du progrès réel de notre peuple.

Renforcer le Parti, le rendre plus actif, plus nombreux, plus perfor- mant, telle est la tâche à accomplir pour améliorer sa capacité à inter- venir dans les masses. Cela implique donc le renouvellement de notre Parti, l’élévation du niveau de for- mation de ses militants, leur appui sur les principes d’organisation et sur notre doctrine. C’est cette voie, que résolument, ont à prendre les militants du PCG.