Etats-Unis : Des prisonniers sont morts après une grève de la faim

Le 15 avril 2010 (1) nous écrivions ceci :“La résolution votée le 11 mars 2010 par le Parlement européen au sujet des Droits de l'homme à Cuba,après le décès du prisonnier de droit commun Orlando Zapata,relève de la violente et hystérique croisade anti-communiste engagée par l'écrasante majorité des médias de masse,à la solde des oligarchies aux Etats-Unis,au Canada,en Europe.Ils veulent obtenir la criminalisa - tion,et une condamnation définitiv e et sans appel du communisme.”

A ux Etats-Unis, entre novembre 2011 et janvier 2012 quatre citoyens américains sont morts après avoir observé une grève de la faim. Personne n'en a jamais entendu parler. Et pour cause, cela se passait aux Etats-Unis d'Amérique du Nord, chef de file de la mondialisation capita- liste qui se veut être une “modèle”, une “référence” en matière des Droits de l'homme... Les médias n'en n'ont jamais fait état. Ou si peu ! “Articulet” perdu, entrefilet égaré dans un flot d'informations de la rubrique des chiens écrasés ! Le Parlement européen -avec lequel aboie désormais Daniel Cohn Bendit- si prompt à fustiger Cuba, la Chine, la Corée du Nord, le “régime communiste” en général, au motif qu'ils ne respectent pas les Droits de l'homme, n'a pas eu connaissan - ce de ces décès, conséquences directes des grèves de la faim qui les ont provoqués. Il faut protéger , il faut sauver , il faut ravaler la façade lépreuse du système capitaliste décadent, la revêtir d'habits présentables. Mais les faits sont là ! Même quand les soldats améri - cains dont la “moralité” ne fait aucun doute, “pissent” sur les dépouilles des soldats afghans. Même quand les Américains détiennent sans jugement, tortu - rent sans raison, en dépit des conventions internationales à Guantanamo et ailleurs. Même quand ils sous-traitent les arrestations illicites par l'intermédiaire de régimes vassaux. Même quand ils se livrent aux exactions les plus humiliantes, les plus dégradantes sur la personne des soldats irakiens dans la sinistre prison d'Abou Ghraïb. Les Etats-Unis, on le sait, ne sont absolument pas un pays démocratique. Ils sont devenus un pays totalitaire, méprisant le droit international, et dont les méthodes à bien des égards sont comparables à celles des pires dictatures militaires. Le vernis de civilisation dont ils étaient re couverts, a volé en éclats, laissant apparaître ce qu'ils ont toujours été et qu'ils n'ont jamais cessé d'être : un pays foncièrement totalitaire, irrespectueux des droits humains, tel que l'a expliqué John Perkins, “cet assassin écono - mique repenti”, dans ses écrits. Trente-et-un ans plus tôt, Margaret Thatcher , alors premier ministre britannique de l'époque, laissa mourir sans état d'âme dix prisonniers politiques irlandais appartenant tous à l'Armée Républicaine Irlandaise (IRA). En dépit des manifestations et initiatives prises par les progressis- tes du monde entier pour la libé- ration de ces prisonniers poli - tiques, Margaret Thatcher resta de marbre. Du 5 mai 1981 au 20 août 1981, les dix grévistes de la faim succombèrent les uns après les autres aux yeux du monde entier ébahi. Le souvenir de Bobby Sands, le plus célèbre des prisonniers politiques irlandais et gréviste de la faim est encore bien vivant dans toutes les mémoires. L'inhumanité, la cruauté de Margaret Thatcher, la bien nommée “dame de fer”, n'étaient plus à démontrer. Aucune autorité européenne ou internationale n'eut le cou- rage de condamner ces “cri- mes contre l'humanité” perpétrés par la “dame de fer .” Evidemment, il s'agit de l'Occident capitaliste ! La théorie du “deux poids, deux mesures” s'est automatiquement appliquée au premier ministre de

Grande-Bretagne ainsi qu'aux Etats-Unis d'Amérique du Nord. Ce, d'autant, qu'il n'y avait pas de régime communiste à criminaliser. Circulez, il n'y a plus rien à voir ! Comme le faisait remarquer à juste titre le fabuliste : “Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.” (2)

Michele Claverie nous en dit un peu plus sur la mort des grévistes de la faim aux Etats-Unis.

“Lyvita Gomes, âgée de 52 ans, détenue dans une prison de la banlieue de Chicago est morte après une grève de la faim, le 3 janvier. Une information publiée sur le site Internet du journal The Huffington Post a rendu compte du fait, mais ni la Maison Blanche, ni le Département d'Etat ne s'en sont préoccupés, pas plus que de ce qui est arrivé à trois gré- vistes en Californie.” “En Californie il y a eu une grève de la faim massive des prisonniers qui s'est termi - née par la mort en novemb - re dernier de trois d'entre eux. Ils étaient en grève de puis le 22 septembre. Johnny Owens V ick et un autre prisonnier ont été confinés à l'Unité Spéciale de Sécurité de Pelican Bay . Hozel Alanzo Blanchard étaient reclus dans l'Unité de Ségrégation Administrative de Calipatria (ASU).” “Les prisonniers des cellules voisines ont été témoins de la mort de ces hommes. Les gardiens n'ont prêté aucune assistance ni aux prisonniers de Pelican Bay ni à Blanchard. Les gardiens ont ignoré plusieurs heures les cris qui demandaient du secours, de celui qui n'est pas identifié de Pelican Bay et quand finalement ils se sont rendus dans sa cellule il était mort.” “La grève de la faim de sep- tembre, à laquelle ont parti- cipé au moins 12 000 prison- niers dans au moins 13 prisons de la Californie, a été organisée dans le cadre de cinq appels demandant de mettre fin aux pratiques de châtiment en groupe, aux longues périodes de confinement solitaire et aux abus pour la validation des pri - sonniers et la demande d'in formation.”

Source L.G.S. (1) N.E. n°373 du 15/04/2010 (2) Jean de La Fontaine, “Les animaux malades de la peste”