Les leçons de la situation économique en Chine

La Chine est sans doute actuel- lement le seul pays important à ne pas être en récession. Au contraire, il a retrouvé une crois- sance économique largement positive au troisième trimestre qui permet à son économie d’échapper à la récession, bien que les statistiques écono- miques la concernant soient régulièrement mises en doute par les pays occidentaux,

Le FMI, qui n’est pas ce que l’on peut appeler un organisme socialiste, envisage les taux de croissance du PIB suivant pour l’année 2020 : - Chine : + 1,9% - USA : - 4,3% - Union Européenne : - 8,3%

On peut contester les chiffres du PIB et de sa variation pour juger d’une économie, et on sait que ceux-ci comme d’autres (le déficit, le taux de chômage etc.) sont sou- vent une manière de dissimuler l’idéologie de la pensée unique. Il n’en reste pas moins qu’après un plongeon de l’activité économique au premier trimestre, dû au confi- nement et à l’arrêt de la moitié du pays, la Chine a vu son activité repartir progressivement. Les fron- tières restent fermées aux étran- gers depuis mars, et le commerce extérieur a subi un fort ralentisse- ment mais, la consommation inté- rieure est de retour.L’ENSEMBLE PRIVÉ/PUBLICFONCTIONNE EN SYNERGIE

La croissance de l’économie chi- noise repose, comme ailleurs, sur trois piliers, les exportations, les investissements de l’Etat et du privé et la consommation. Les entre- prises des secteurs clés sont éta- tiques. Le secteur privé pèse pour plus de la moitié du PIB chinois, et dans la situation actuelle de guerre économique avec les USA, un cer- tain nombre d’observateurs pen- sent que ce secteur privé va être en partie de nouveau contrôlé par l’Etat. De fait, une convergence avec l’Etat existe déjà au niveau des dirigeants de ces entreprises, et l’ensemble privé/public fonctionne en synergie. Dans la pratique, dans la situation actuelle, c’est le secteur étatique qui a pris l’initiative de sou- tenir l’économie.

DES DÉCISIONS EXTRÊMEMENTRAPIDES ET EFFICACES

Le débat de savoir si le modèle chi- nois correspond à une évolution vers le socialisme n’est pas le sujet ici. Mais il faut noter que le fonction- nement de l’économie chinoise, dépend comme ailleurs de la ligne politique du pays. Or celle-ci a été particulièrement efficace dans cette pandémie. Contrairement à ce qui a été dit ou écrit, la Chine a réagi très rapidement à la situation sanitaire. Tout le monde a en mémoire ces deux hôpitaux com- plets qui, en janvier, ont été construits en quinze jours à Wuhan. Récemment douze cas de Covid ont été détectés dans la ville de Qingdao et les autorités ont fait tes- ter rapidement 9 millions de per- sonnes. Donc, des décisions extrê- mement rapides et efficaces.LE RETOUR DE LA POLITIQUE AU PREMIER PLANConcrètement, les décisions des dirigeants chinois ont stoppé net la deuxième vague de la pandé- mie. Ce succès est à mettre sur le compte autant des dirigeants que de la population elle-même. Il est certainement encore trop tôt pour tirer toutes les leçons de la crise actuelle mais une leçon générale parait néanmoins se dégager de la gestion de la pandé- mie selon les pays, c’est celle du rôle primordial de la politique dans une situation comme celle- ci. Les experts scientifiques don- nent certes des informations importantes mais ils ne peuvent pas décider des orientations poli- tiques. Car, celles-ci sont le fait de spécialistes de la chose publique, qui doivent maîtriser tous les aspects de la situation, humains, médicaux, économiques, géopoli- tiques etc. Si un élément d’espoir devait surgir de la crise actuelle, qui par ailleurs n’a cessé d’aggra- ver les inégalités existantes, c’est de constater que les hommes et femmes politiques reprennent la place qu’ils n’auraient jamais dû perdre. Si cette évolution doit se confirmer, les Communistes, qui considèrent que le champ de la politique concerne tout un cha- cun, ne pourront qu’en être satis- faits car elle confirme leurs convictions.