Gestion du Covid par l’Etat en Martinique

Depuis huit mois, nous traver- sons une période totalement inédite. La crise sanitaire qui s’étire crée des tensions. Après un premier confinement de deux mois (de mars à mai), nous voilà de nouveau confinés, car les voyants de l’épidémie sont toujours au rouge en Martinique.

Les chiffres sont alar- mants, estiment les responsables de la santé. Le 27 octobre, on a recensé 737 cas de Covid-19 avec un taux de positivité et d’incidence en aug- mentation + 13% et + 26% par rap- port à la semaine précédente. Le nombre de cas confirmés de per- sonnes malades du Covid aug- mente de façon exponentielle, entraînant un risque fort de satu- ration des services de réanimation. Ils sont déjà 73 malades hospitali- sés, dont 16 en réanimation. Ce contexte épidémiologique justifie le maintien du territoire martiniquais en niveau de vulnérabilité élevée.

C’est en raison de ces constats que le gouvernement a décidé de mettre notre pays en confi- nement. L’objectif est de reprendre le contrôle de l’épidé- mie d’ici décembre.

Pour ce faire, la population devra donc redoubler d’efforts et respec- ter les mesures sanitaires. Le prési- dent du Conseil exécutif de la CTM, Alfred Marie-Jeanne, dans une adresse à la population a déclaré : «Il faut trouver un juste équilibre : se protéger et se prémunir sans détério- rer l’économie». Il a ajouté que «La Collectivité poursuivra et renforcera la protection de son personnel, l’ac- compagnement des personnes fra- giles et démunies, et son soutien à l’activité économique».

Tout est mis en oeuvre pour freiner l’épidémie et permettre aux équipes soignantes d’accomplir leurs mis- sions, clame le gouvernement.

Après le Président de la République qui a présenté les grandes lignes et le Premier ministre qui a fourni des explications plus détaillées, le préfet Stanislas Cazelles, en lien avec les élus locaux, a mis en place, pour au moins trois semaines, des «adapta- tions» pour cette période de confi- nement. Période pendant laquelle l’économie ne doit «ni s’arrêter, ni s’effondrer»comme l’a déclaré Emmanuel Macron.

C’est ainsi que par rapport au 1 er confinement, crèches, écoles, col- lèges et lycées fonctionneront avec un protocole sanitaire renforcé dont le port du masque obligatoire dès l’âge de 6 ans. La plupart des établissements recevant du public resteront ouverts, à l’exception de ceux considérés comme non essen- tiels, notamment les bars, les res- taurants, les salons de coiffure, les salles de sport, etc. (voir la liste sur le site de la préfecture).

Les déplacements sont à nouveau soumis à la possession d’une attestation de déplacement qui devra indiquer les motifs de sortie. Les parents accompagnant ou allant chercher leur enfant doi- vent présenter une attestation dans laquelle le motif «Déplace- ment pour chercher les enfants à l’école et à l’occasion de leurs acti- vités périscolaires» est coché.

Une amende forfaitaire de 135 € sera appliquée en cas de non-res- pect du confinement pour toutes personnes sans motif, ni attesta- tion. Les lieux de culte resteront ouverts pour les cérémonies funé- raires, dans la limite de 30 per- sonnes, et pour les mariages, il sera autorisé un maximum de 6 per- sonnes. Stanislas Cazelles a plaidé pour plus de solidarité envers les plus fragiles. A ce sujet, il a annoncé que le «Plan Sé yonn a lot»sera renouvelé en collaboration avec la CTM pour continuer à lutter effica- cement contre l’isolement et la soli- tude. Le télé travail est obligatoire à 100% partout où il est possible.

Cependant, contrairement au confinement de mars, le secteur du bâtiment et des travaux publics ainsi que les usines et les exploitations agricoles peuvent poursuivre leur activité.

Un test négatif de moins de 72 h est obligatoire pour entrer sur le terri- toire. Par ailleurs, dans les ports et les aéroports des tests rapides seront effectués pour toutes les arrivées. Les compétitions sportives sont toutes suspendues. La plai- sance festive et de loisir est inter-dite. Seuls les professionnels de la mer sont autorisés à naviguer.

Bien que l’objectif de ramener le nombre de nouveaux cas à un seuil plus acceptable pour le sys- tème de santé soit possible, cer- taines voix appellent à la «dés- obéissance civique». Les écouter serait catastrophique, car le virus circule activement et il a été démon- tré que seul un confinement peut permettre de le freiner.

L’ambition de ce confinement de trois semaines est de faire redescen- dre le nombre de cas par semaine à 50 pour 100 000 habitants, avec la responsabilité de chacun et le res- pect des mesures préconisées.

An nou fey pou pasé nwel épi la fanmi ék zanmi. C .B T iré du journal Justice n°45 (Covid-19 : le confinement p our contrôler la pandémie)