On péyi an boulvès !

La misère est réelle au pays, sa deuxième phase se développe à grand pas avec les nouveaux pauvres. L’économie fonctionne de manière artificielle, pourtant la Guadeloupe donne l’image d’un pays développé.

T ous les instruments de mesure de l’économie guadeloupéenne font le même constat : Tous les voyants sont au rouge. En effet, la mise à l’arrêt de l’économie guadeloupéenne durant la période de confinement a pro- voqué un véritable séisme dans tous les secteurs d’activités qui sont aujourd’hui sinistrés.

Certaines entreprises profitant de cette situation ont déposé le bilan. Le marché du travail souf- fre de la contraction de l’écono- mie. Il n’est plus possible de se projeter vers l’avenir puisque le gouvernement mène une poli- tique sanitaire à tâtons, ce qui conditionne une reprise morose.

La Guadeloupe qui était déjà confrontée à certaines difficul- tés, telles que le problème de l’eau, la santé avec les hôpitaux et les cliniques, le coronavirus, la dengue, le chlordécone, les déchets, l’éducation nationale, les sargasses, le chômage, l’exode de notre jeunesse, le vieillissement de la population a le moral au plus bas.

La misère est réelle au pays, sa deuxième phase se développe à grand pas avec les nouveaux pauvres. L’économie fonctionne de manière artificielle, pourtant la Guadeloupe donne l’image d’un pays développé.

Ajouter à cela, des conflits internes tous azimuts qui gangrènent l’économie au quotidien.

A cela s’ajoute la faillite des élus en charge de la gestion de l’eau l’élément naturel indispensable à la prospérité du pays.A cause du manque du précieux liquide, nous assistons à l’appari- tion de nouvelles associations de défense des intérêts des con- sommateurs mais aussi à l’appa- rition de mouvements qui se sont auto désignés défenseurs des droits de la population.

Pour pallier à l’incurie des déci- deurs politiques locaux, onze organisations syndicales se sont regroupées pour défendre la vie et la santé de la population en lieu et place des politiques.

En pleine crise sanitaire com- ment comprendre que les autori- tés sanitaires veuillent profiter de la situation pour mettre en diffi- culté le centre d’imagerie molé- culaire de la Guadeloupe obtenu de haute lutte ?

Les élus guadeloupéens se plai- gnent sans cesse du désengage- ment de l’Etat, ne serait-ce pas là de sa part une volonté affichée pour inciter les Guadeloupéens à voler de leurs propres ailes comme l’ont fait les nouvelles collectivités territoriales ?

Il faut impérativement sortir le pays de la domination coloniale française pour établir avec l’Etat français, de nouvelles relations fondées sur la base d’une souve- raineté partagée.

Ainsi, les Guadeloupéens pour- raient décider eux-mêmes d’un projet global d’organisa- tion et du fonctionnement de leur pays qui tiennent compte à nos spécificités.

Ce serait l’occasion de créer des perspectives d’avenir pour notre jeunesse appelée à s’exiler pour trouver une vie meilleure.