Menace sur les libertés en France

La France ne cherche pas à encadrer les libertés publiques, mais bien de les restreindre. Bientôt, la reconnais- sance faciale serait autorisée «à titre d’ex- périmentation» en vue des Jeux Olympiques de 2024 en France.

La question du respect des libertés fondamentales est récurrente depuis l’avènement de la République fran- çaise. Au fil des années et suivant les différents gouvernements, la question des libertés n’a pas tou- jours eu la même approche. Nombre de mesures et de projets ont ainsi été remis en cause au nom de la liberté d’expression, de la liberté d’association ou encore de la liberté d’aller et de venir.

Depuis quelques années, le pou- voir français tend à tout recentrali- ser vers la capitale comme au temps de la monarchie, ce qui remet en cause même le bon fonc- tionnement de la décentralisation.

Doucement mais sûrement, la société française glisse vers l’autori- tarisme. C’est-à-dire que le gouver- nement fonctionne à coup de décrets, par divers moyens de pro- pagande, en encadrant toutes les actions de la population mécon- tente, utilise son pouvoir de répres- sion pour mater tous ceux qui ose- raient dénoncer leurs méfaits.

Même ceux qui ont toujours été à leur service comme leviers pour gouverner, sont aujourd’hui dans leur collimateur, je parle de la presse.

La loi «sécurité globale» qui est le maintien de l’ordre fondé sur la force les fait réagir puisqu’il s’agit de la mise à mal de la profession et sur- tout une remise en cause à termes de la démocratie.

Les nationalistes et anticolonia- listes guadeloupéens savent pour- quoi ils ne parlent pas de force de l’ordre mais de force de répres- sion, ils en ont déjà fait les frais.

En réalité, ce projet de loi «sécurité globale» fait suite à la publication dela vidéo de l’assassinat de Georges Floyd aux Etats-Unis et la rencontre entre le ministre Gérald Darmanin et les syndicats de police et de gen- darmerie. Ce projet de loi vise sur- tout à protéger les policiers et gen- darmes de leurs bavures.

En droit français, pour prouver une exaction tous les moyens de preuve sont bons et il revient au juge d’apprécier sa recevabilité. La loi exige que les faits et responsa- bilités soient établis ; Pour cela, il faut produire la preuve.

On note depuis les années 2015, une accentuation des mesures restreignant les libertés publiques. On peut d’abord citer l’état d’ur- gence contre le terrorisme, exception qui a été «normalisée» par une loi de 2017.

Puis l’état d’urgence sanitaire qui, après avoir été en vigueur entre le 23 mars et le 10 juillet, vient d’être prolongé par décret. Enfin, l’instau- ration d’un couvre-feu en Guyane, en Ile-de-France, en Martinique et dans plusieurs métropoles fran- çaises, une mesure inédite depuis la guerre d’Algérie.

La France ne cherche pas à enca- drer les libertés publiques, mais bien de les restreindre. Bientôt, la reconnaissance faciale sera auto- risée «à titre d’expérimentation» en vue des Jeux Olympiques de 2024 en France. Ainsi, la France rejoint le club fermé des Etats utilisant ce genre d’outil pour contrôler leur population.

Pour ceux qui prétendent qu’il y a trop de liberté en France et que la liberté tuerait la liberté, ce dicton n’est pas tombé dans les oreilles d’un sourd puisqu’il a été entendu par le gouverne- ment de Macron-Castex.