En hommage à Haïti et au Panafricanisme

Le combat que mène le CIPN, le MIR, et les patriotes des Antilles pour les réparations et la recon- naissance de l’Histoire de nos peuples, celle de Haïti en parti- culier, s’inscrit dans une très longue lutte des panafricanistes contre le colonialisme, le néo- colonialisme et l’impéralisme.

En effet, que ce soit les noirs américains, les communautés noires d’Amérique du Sud, les Antillais ou les Africains, tout a été fait depuis l’esclavage pour que ces peuples n’émergent pas. Leur Histoire, tou- jours racontée par des Occiden- taux, a été occultée, déformée pen- dant qu’étaient pillés les richesses de leurs sous-sols.

De Haïti, on ne voyait que des images de misère, de famine, de dictatures ; et de l’Afrique, des images de maladie, de misère, de guerres tribales et même de cannibalisme.

Malgré Césaire, Damas, Senghor, Malgré Cheik Anta Diop, pour ne citer que ceux-là. Malgré la techno- logie moderne qui nous permet aujourd’hui d’ouvrir les yeux et de comprendre toutes ces mystifica- tions, certains Etats européens, dont la France, essaient toujours de nous masquer la Vérité.

Vous ne verrez jamais les grandes universités, les laboratoires de re- cherche, les trains ultra-modernes, les mines d’or, de diamant des pays noirs. Et pourtant, tout cela existe en plus de tout ce qui fait la beauté et l’harmonie du monde : la flore et la Faune sauvage de tous ces pays. L’arme dont se sert la France par exemple, pour que perdure ce sys- tème de mensonges et de non-dits est l’Ignorance.

Pour revenir à Haïti, si on mesure le traumatisme de l’armée française mise en déroute en 1802 par une armée d’anciens esclaves, on ima- gine aisément ce qui a été mis en oeuvre par la suite, en moyens militaires et psychologiques pour que jamais ne se reproduise ce que l’Europe considérait comme une honte (d’où le blocus de Haïti, les assassinats et les dicta- tures qui ont suivi).

Mais ceux qui connaissent Haïti savent bien que derrière son his- toire, se cache une vitalité extra- ordinaire de son peuple qui, para- doxalement, produit des écri- vains, des médecins, des artistes connus dans le monde entier et dont l’influence s’exerce bien au- delà de ses frontières.

Il est de notre devoir à nous, ici en Guadeloupe, d’aider nos enfants à intégrer l’histoire de notre pays et celle de la Caraïbe.

A ce propos, nous conseillons aux enseignants du primaire et des col- lèges de faire lire à leurs élèves le roman du Français Bertrand Solet«Les révoltés de Saint-Domingue». Ce roman est le récit de la guerre menée par Toussaint Louverture et Dessaline contre les troupes de Bonaparte venus rétablir l’escla- vage à Saint-Domingue.

Le roman de la Canadienne Barbara Snucker «Les chemins secrets de la liberté», qui parle de l’esclavage et du marronage aux Etats-Unis est aussi une source d’information sur les évène- ments auxquels nous venons de faire allusion.

Pour terminer, nous partageons avec Mme Jacqueray un rêve : celui qu’un jour, un 27 mai, tous les écoliers de Guadeloupe chan- terons ensemble la mélodie de Guy Cordoval «Matouba». Mais il ne tient qu’à nous que ce rêve devienne réalité…