Le 14 février 1952, la République française noyait dans le sang une manifestation des ouvriers
Depuis le début des années cinquante,les ouvriers des champs des cannes et des usines rejoints par les petits colons se dr essent contr e l'exploitation féroce des usiniers et des maitres des plantations. Sous la conduite de la puissante fédération des syndicats guadeloupéens dirigée àl'époque par des commu - nistes,héritière des grandes grèv es de 1900, 1910, 1930 qui ont ébranlé la colonie,les trav ailleurs imposent d'im por tants r eculs au patronat et aux préfets à leur ser vice.(suite P .15)
E n mai 1950 après deux mois de grève à l'usine et sur les habitations des sucreries coloniales à Capesterre, les usiniers sont contraints à négocier lesgenoux à terre. Ils accordent ce qu'ils n'avaient jamais pensé donner. Les «artisans de la fortune» et les «gardes rouges» de Capesterre ont brisé leur résistance.
Galvanisés par l'héroïsme des Capesterriens, les travailleurs du Nord Basse-Terre et du Nord Grande-Terre montent à l'assaut de la citadelle capitaliste en novembre 1951. Les revendications portent sur la réduction des tâches, les salaires et le respect des droits des salariés.
Ce mouvement rencontre la résistance des usiniers qui, après capesterre ne veulent pas perdre la face. Il se renforce, se durcit et rassemble d'autres forces sociales comme les fonctionnaires.
Manifestement, le pouvoir colonial incite le patronat àrésister , à rechercher le rap - port des forces.
La confrontation se déporte sur le territoire de la ville du Moule assiégée par les militaires français
. Le bastion de «Moulingrade» comme l'a dénommé Rosan Girard, le maire communiste, en comparaison avec la ville de Leningrad en URSS ou a été stoppée en 1944 la volonté meurtrière du IIIe Reich allemand, de dominer le monde.
Les Mouliens ne se laissent pas intimidés et s'organisent pour libérer leur territoire. Face à des barbouzes armés jusqu'aux dents, le rapport des forces est manifestement inégal.
De toutes façons, depuis Capesterre, ils attendent pour tuer. Ils tirent sur la foule désarmée et ils tuent.
A Moule le 14 février 1952, quatre Guadeloupéens sont tués par l'armée de la République française. Ils se nomment : Constance Dulac, Justinien Capitolin, Edouard Dernon et François Serdot, quatorze autres sont blessés. Ce crime comme tous les au- tres restent toujours impuni.
Le mardi 14 février 2012, les syn- dicalistes guadeloupéens, les partis politiques, anticolonialiste et anticapitalistes étaient devant le cimetière du Moule. Ils sont venus au pied de la stèle qu'il faudrait bien un jour transformer en mémorial de la lutte anticapitaliste, se souvenir et se ressourcer.
Wi fò nou toujou songé yo !