Police et société

«On n’enseigne pas aux forces de l’ordre la protection du citoyen mais la protection du pouvoir».

Q uand une police d’Etat est en conflit avec la société qu’elle est censée protéger et éduquer au civisme, c’est signe que l’on avance tout doucement vers un régime autoritaire dont les prémisses sont dans l’avènement de textes et lois liberticides.

En France, depuis quelque temps, la police est au centre de débats autour de pratiques peu ortho- doxes, de bavures trop fréquentes, de violences caractérisées, de com- portements des plus discrimina- toires mettant à nu la vraie nature et le rôle exact de cette institution dans le système capitaliste.

Aujourd’hui, il est clair que la popu- lation française, dans sa diversité et pour une large majorité, découvre et déplore des agissements que le canal des réseaux sociaux permet de visionner. Si la loi sur la sécurité globale, dans son article 24 semble être le détonateur, il n’est de secret pour personne que la police est gangrenée par une infiltration mas- sive de fascistes. Il ne fait aucun doute que sa mission première est de défendre les intérêts du grand capital qui dicte ses injonctions aux «dirigeants» de l’Europe.

Nul ne doit ignorer que les disposi- tions du traité européen sont une série de lois imposées aux nations et qui bien évidemment vont à l’en- contre de la démocratie, contre toute politique en faveur des masses laborieuses des pays concernés et bénéficient unique- ment à la haute finance.

La police devient alors l’outil idéal pour assurer le fonctionnement «normal» des choses et doit tout mettre en oeuvre pour annihiler toutes velléités de contestation qui viendraient entraver la bonne marchede la machine infernale… Elle devient alors forces de répres- sion. C’est d’ailleurs dès l’origine, la mission qui lui était dévolue, celle du maintien de l’ordre, de l’ordre dans la cité, du respect des lois et règlements.

Au fur et à mesure que le système étalait ses tentacules, la riposte populaire se développait, les oppri- més se révoltaient, les luttes contre l’exploitation se multipliaient, la réplique s’organisait pour contrer les exactions du système capitaliste. La police, celle qui s’oppose aux travail- leurs, aux démunis, aux exploités, aux révoltés, n’est que la partie visi- ble du dispositif policier au service de l’ordre économique et idéolo- gique établi. Il devient alors difficile de «domestiquer» des gens qui supportent de moins en moins les conséquences d’une politique dont chaque manifestation est une entrave à une existence décente pour eux et leurs proches.

Cette police de contact laisse alors s’exprimer les relents de racisme, de xénophobie, d’intolé- rance, de rejet de l’autre incrustés dans l’individualisme engendré par le capitalisme et exacerbés par les difficultés économiques.

Aujourd’hui, le divorce qui semble consommé entre les forces de police et les populations des pays capitalistes n’est pas fatalité, mais bien la résultante de l’état de décomposition avancée dans laquelle se trouve cette société gan- grenée par la perte des valeurs et autres références et où la course aux profits pour une minorité et la lutte pour la survie pour le plus grand nombre, dessinent le théâtre des hostilités. Les séquelles de l’escla- vage (USA), les émanations nau- séabondes de la colonisation (France), influent sur le comporte- ment de ceux qui devraient garan- tir, dans leur approche, la fraternité, la liberté, l’égalité et… la justice.

Chez nous, en pays colonisé, toute l’histoire de cette «police» est liée à des actes immondes pour le main- tien de l’ordre colonial. Il n’y pas d’équivoque. La tuerie de février 1952, l’assassinat de Salin, le massa- cre de mai 1967 et les innombrables agressions armées contre les travail- leurs de la banane, de la canne et du BTP constituent, entre autres, des éléments à charge qui viennent confirmer, s’il en était besoin, du caractère profondément antidémo- cratique des agissements des forces de répression dans notre pays.

Cependant, il est clair que chaque pays, chaque peuple a besoin d’une police au service des institutions et il n’est point question pour nous, ni de réfuter l’idée de l’existence de cette force, ni d’incriminer indivi- duellement des honnêtes citoyens exerçant ce métier. L’objet ici est de montrer qu’il est possible d’allier police à formation, prévention, édu- cation, protection et le cas de Cuba est un éloquent exemple qui mon- tre combien, avec la population, les agents participent à protéger les acquis de la révolution.

C’est ainsi que, pour ne citer que cet exemple, dans le cadre de la gestion des mesures liées à la Covid, les observateurs ont pu apprécier l’osmose qui existe entre policiers et population.

Au Venezuela également, dans le cadre du pacte civico-militaire, population, police et armées défendent, main dans la main, les intérêts du peuple.

La police apparaît donc comme une force nécessaire et indispensable certes pour le maintien de l’ordre mais, chaque action est perçue, soit comme une oeuvre commune pour l’intérêt de tous, soit un acte de répression compris de tous.