Tourisme et sécurité

Le tourisme de séjour en Guadeloupe a connu de beaux jours en 2018 et 2019. Durant ces deux dernières années, le tourisme était en pleine croissance et pour 2020, les professionnels de l’hôtel- lerie et du tourisme tablaient déjà sur plus d’un million de touristes.

M alheureusement, à cause de la pandémie de la Covid-19 apparue au mois de mars 2020, tout a été remis en cause. Aux mois de juillet et août, le chiffre d’af- faires réalisé par l’ensemble des hôtels de Guadeloupe est inférieur d’un tiers à celui de 2019.

En septembre, il est divisé par deux. Cependant, la baisse du chiffre d’af- faires est moins forte pour les restau- rateurs que pour les hôtels qui ont fait jouer leur ingéniosité en livrant des commandes à domicile.

Aussi, les restrictions de voyage impo- sées jusqu’au 13 juillet et la contrainte d’un test PCR négatif pour entrer en Guadeloupe expliquent en partie les difficultés du secteur du tourisme. Il est à noter que les résidents ont répondu à l’appel des hôteliers deve- nus «nationalistes guadeloupéens» les invitants à passer leurs vacances dans les hôtels afin de limiter la casse. Les résidents ont effectivement répondu en se tournant vers un tou- risme intrarégional.

L’arrivée en Guadeloupe d’un flux important de touristes a fait le bon- heur des uns et n’était pas du goût de tout le monde puisqu’en France, dans le cadre de la lutte contre la propaga- tion du virus, il a été interdit aux Français de faire des remontés méca- niques sur les pistes de ski alors que dans le même temps, le ministre des Outremer, explicitement invitait les Français à passer les fêtes de fin d’année en dehors du terri- toire hexagonal, autrement dit dans les «outre mer».

Alors que les forces de l’ordre tabas- saient un Martiniquais dans le 17 ème arrondissement, Michel Zecler dans l’entrée de son studio pour le port du masque, en Guadeloupe, sur la plage de Malendure à Bouillante, il fallait voir les touristes évoluer sans masque, les uns sur les autres, source d’éventuel cluster. La vidéo a tourné en boucle sur les réseaux sociaux, ni le préfet, ni les forces de répression n’ont réagi aux lanceurs d’alerte.

Pire encore, d’après le témoignage de José Naëjus délégué syndical de l’UTHTR-UGTG, les touristes qui sont venus se «libérer», se défouler sur les plages de Guadeloupe, refu- saient de porter le masque et les remontrances. Les plus récalci- trants postaient sur les réseaux sociaux de mauvais témoignages sur les salariés des hôtels mettant ainsi à rude épreuve l’accueil des touristes en Guadeloupe. Le bilan financier est déjà fait mais il est encore trop tôt pour tirer les pre- miers enseignements du non respect des mesures sanitaires qui ne tarde- ront pas à se faire connaître.